La production musicale en home studio est devenue accessible à tous grâce aux avancées technologiques, mais beaucoup de créateurs négligent un élément crucial de la qualité sonore : l’acoustique de leur espace de travail.
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Dans une pièce mal adaptée, comme celle que vous voyez sur l’image ci-dessus, tout en haut de la page, même le matériel audio le plus sophistiqué ne peut garantir un son précis et équilibré.
Si vous voulez optimiser votre écoute et donc la qualité de vos mixages et de vos masterings, il est essentiel de nettoyer l'acoustique de votre pièce. La plupart du temps, votre local est une petite pièce qui déforme considérablement votre écoute, même si vous avez de bons monitors de studio.
Il vous sera impossible de produire des sons, des musiques abouties et aux normes professionnelles, si vous ne procédez pas à ce nettoyage acoustique. C'est un petit travail vital qui ne vous demandera pas forcément un investissement énorme, mais il est très important de ne pas faire n'importe quoi.
Afin de vous aider à installer votre home studio ou à améliorer son acoustique, je vous propose ce guide qui explore les bases de l’acoustique de pièce et fournit des méthodes, des solutions simples et économiques pour mesurer et optimiser votre espace de home studio.
Dans ce guide pour l'acoustique de votre home studio, vous allez trouver :
1. Pourquoi l’acoustique est-elle importante en home studio ?
2. Les fondamentaux de l’acoustique de pièce
3. Les erreurs courantes en acoustique de studio
4. Des solutions économiques pour améliorer l’acoustique du home studio
5. L’importance de tester et d’ajuster
6. Résumé des étapes pour une bonne acoustique home studio
7. Traitement acoustique selon la taille et le volume des pièces
8. Effectuer des mesures acoustiques avec un micro de mesure
Dans leur home studio, la plupart des amateurs pensent que plein de plugins d'effets sur leurs pistes vont améliorer leurs sons. C'est faux, archi faux ! Si vous êtes dans ce cas-là, arrêtez immédiatement de maltraiter vos pistes. Pitié pour vos pistes ! Apprenez les bonnes pratiques pour un son professionnel.
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Dans mes formations, je vois tous les jours trop, beaucoup trop de ces très mauvaises pratiques qui barrent la route vers le son professionnel que nous souhaitons tous obtenir dans notre home studio. Voilà pourquoi dans cet article, je vous propose 7 très bonnes pratiques pour un son professionnel dans votre home studio.
1. A la prise !
Lorsque vous enregistrez un son, zéro égaliseur, zéro compresseur, zéro plugin, ce qu’il vous faut c’est le vrai son brut d’un très bon micro très bien placé. Aucune correction. Et c’est tout !
Pourquoi ? Parce qu’il est essentiel de capter toutes les fréquences, tout le rendu de votre bon micro de studio.
Vous n’avez pas de bon micro ? Alors commencez en priorité par en acheter un, un micro à grosse capsule : je vous conseille un Neumann ou un Rode. Mais de grâce, évitez tout le reste !
Et attention, méfiez-vous des vulgaires copies chinoises sur Ali Express. N’achetez jamais çà, vous le regretteriez amèrement.
Et apprenez les bons placements de micro !
2. Les égaliseurs ?
Dans 90% des pistes vous n’avez pas besoin de plus de 2 égalisations. Et même parfois aucune correction. Pourquoi ?
Si vos sons enregistrés sont de bonne qualité, généralement ils ne demandent pas plus qu’un petit coupe-graves ou sans doute une petite bosse de présence.
Et les instruments virtuels que vous choisissez ont un son de qualité, donc c’est pareil. Ne croyez pas que vous devez absolument utiliser toutes les bandes de fréquence possibles sur votre égaliseurs.
Et en plus, à chaque fois que vous allumez un réglage, vous consommez du processeur, ce qui est vital dans votre home studio.
Si vos sons sont de bonne qualité, pourquoi les égaliser ?
Et si vos sons ne sont pas de bonne qualité ? Et bien jetez-les à la corbeille et recommencez ! Attention, parfois l’acoustique de votre local, de votre home studio peut elle aussi être responsable de la mauvaise qualité de vos prises de son.
N’utilisez que des sons qui sont au top !
3. Les compresseurs ?
Pour compresser quoi ? Utiliser des compresseurs est souvent très compliqué, d’ailleurs savez-vous ce que fait exactement un compresseur ? Comment il fonctionne ? Et quel compresseur utiliser, quand et où ?
Je suis quasi certain que vous ne savez pas grand chose en cette matière.
Alors compressez le moins possible : jamais de compression à la prise, vous pouvez utiliser des presets de compression, mais compressez toujours légèrement, jamais à donf !
Pourquoi ? Si vous compressez trop, vous allez écraser, voire même bousiller votre son, réduire sa dynamique et enfreindre les standards des plateformes et des supports physiques.
Savez-vous aussi qu’il existe d’autres moyens de rectifier la dynamique de vos pistes tout en préservant la qualité du son ? On peut appeler çà la compression sans compresseurs et çà s’apprend …
4. Réchauffer votre son ?
Un des seuls reproches qu’on peut faire au son numérique, c’est qu’il est assez clinique, un peu froid, un peu trop clean. C’est assez vrai quand on le compare au bon vieux son analogique des bandes magnétiques et des lampes.
Alors comment réchauffer le son numérique ? On peut utiliser des consoles de mixage cultes, des pré-amplis à lampes hors de prix, des micros de studio à lampes. Çà peut coûter très, très cher !
Par ailleurs, ce qu’on veut, dans son home studio, c’est pouvoir mixer dans son ordinateur, sur son logiciel audio. Mixer dans la boîte, comme on dit souvent.
Et bien on fait depuis plusieurs années des émulations de pré-amplis à lampes, de bande magnétique analogique, et ils sont de plus en plus efficaces et assez faciles à utiliser.
Les grandes marques de plugins font maintenant de très belles choses qui permettent de réchauffer et de bonifier le son numérique.
5. Aérer votre mix !
Aérer, créer de l’espace autour de vos sons, dans votre mix. C’est le fin du fin, ce que peu de home-studistes amateurs savent faire vraiment.
Sauriez-vous expliquer ce que c’est que l’écoute stéréophonique ? Comment cela fonctionne ? Et comment recréer artificiellement un espace stéréo dans votre mix ? Et oui, ce n’est pas seulement panpoter des sons à droite, à gauche et au centre.
C’est bien plus que cela ! Savez-vous utiliser la profondeur ? Créer cette dimension dans votre mix ?
Alors si vous n’avez pas appris à faire tout çà, pas la peine d’essayer le mixage en binaural ou en dolby atmos.
Vous allez d’abord devoir apprendre à faire votre espace stéréo à la base avec des réverbs et des delays.
6. Mastériser c’est compliqué ?
Pas tant que çà. Bien sûr, il faut savoir le faire car cela demande quelques précautions. La plupart du temps cela consiste principalement à résoudre les éventuels conflits de fréquences et à redonner un peu plus de peps à votre mix dans les limites des préconisations des différents supports de diffusion.
Encore faut-il savoir déceler les problèmes, comment les résoudre et avoir toutes les bonnes informations.
Mais en général et à condition d’avoir une bonne base, c’est à dire un bon mix, c’est tout à fait faisable en home studio.
Ah j’oubliais : il faut aussi une bonne écoute de studio pour faire un bon mastering et c’est en général ce qui fait défaut dans la plupart des home studios. Sans compter des oreilles éduquées et affinées, çà aussi, çà ne court pas les rues.
7. Alors Combien de plugins ?
Pour bien produire un titre dans votre home studio, il ne faut pas plus de 10 plugins différents dans votre projet.
Sur les pistes : un égaliseur, un préampli-compresseur, un délay, départ vers 2 réverbs, 2 bus de réverbs (une courte , une longue)
Sur la sortie master, un maximizer, un égaliseur multibandes ou un correcteur de , un plugin de mesure.
Vous avez compté ? Entre 8 et 10, pas plus. Evidemment si vous avez 24 pistes, il en faudra un peu plus, mais en utilisant les sends et les groupes, vous allez économiser du processeur à tire larigot.
Avez-vous besoin de plus ? Je ne crois pas. C’est la méthode de production professionnelle qui tue : Less is More, en ne surtraitant jamais systématiquement les sons.
Pour conclure
Dans votre home studio, simplifier les processus techniques, élaguer, supprimer beaucoup de plugins vous permet de retrouver un son plus naturel, des mixes plus respectueux des sons et de nos oreilles.
C’est çà la méthode Less is More, celle qu’utilisent tous les créateurs, les meilleurs des meilleurs. Comme disait Antoine de Saint-Exupéry : « L’oeuvre est terminée lorsqu’il ne reste plus rien à enlever. »
Pour aller plus loin :
C’est aussi cette méthode que j’enseigne dans toutes mes formations audio et vidéo qui concernent le home studio, le podcast et la vidéo :
Dans le processus de la création, chaque choix, chaque acte, repose sur un équilibre délicat entre plusieurs oppositions. Ces oppositions, ou "pôles de valeur", sont intrinsèquement liés tant au fonctionnement de notre cerveau qu'à celui de notre société. On peut matérialiser ces oppositions en 3 axes.
Pour comprendre ces dynamiques de la création, on peut essentiellement examiner ces 6 pôles en 3 couples de valeurs : Contrainte-Liberté, Technique-Invention, Passé-Futur. Chaque couple évoque une tension, un dialogue nécessaire à l’acte de création. Explorons-les ensemble.
Contrainte – Liberté : L’équilibre entre rigueur et spontanéité
La création, quelle qu’elle soit, se situe toujours quelque part sur cet axe entre ces deux pôles extrêmes : la contrainte et la liberté.
La Contrainte : un cadre stimulant pour la création
La contrainte, loin d’être un frein à la création, en est souvent le moteur. Que ce soit une limitation de moyens, des règles esthétiques ou techniques, ou encore des délais serrés, ces restrictions forcent à sortir des sentiers battus.
Les contraintes stimulent l’ingéniosité. En musique, par exemple, travailler avec une gamme restreinte ou un nombre limité de pistes peut pousser à des solutions innovantes que l’on n’aurait pas trouvées dans un cadre illimité.
Prenons l’exemple de la musique électronique : un artiste qui a accès à un synthétiseur analogique doit tirer parti de chaque sonorité, en modifiant à l’extrême les paramètres pour créer des textures uniques. Cette contrainte technique engendre alors de nouvelles formes d’expression.
La Liberté : l’espace de l’imagination
De l’autre côté, la liberté est l’espace où tout est possible. La page blanche, le studio vide, ou encore un morceau à inventer : c’est dans ce vide que surgit la magie de la création. C’est la liberté de rêver, d’expérimenter sans se soucier des règles ou des attentes. La liberté permet à l’artiste d’aller au-delà de ce qu’il connaît, de se laisser porter par l’inspiration et l’instinct.
Cependant, cette liberté totale peut aussi désorienter. Sans contrainte dans son parcours de création, l’artiste peut se perdre, procrastiner ou être paralysé par trop de choix. C’est souvent dans l’interaction entre la contrainte et la liberté que naissent les créations les plus marquantes.
Technique – Invention : Le rôle de l’outil et de l’innovation
Dans le processus de la création, la technique et l’invention sont les pôles complémentaires du 2ème axe.
La Technique : la maîtrise des outils
La technique représente la compétence, la maîtrise des outils et des méthodes. C’est une base nécessaire : sans une solide connaissance technique, l’artiste ne peut pas pleinement réaliser ses idées.
Par exemple, dans la musique, comprendre comment utiliser une station audio-numérique, savoir enregistrer des voix correctement ou mixer des sons sont des prérequis pour aller plus loin dans la production.
Cette maîtrise technique est souvent acquise à travers des années d’apprentissage, d’essais et d’erreurs. Un guitariste, par exemple, doit d’abord apprendre les accords et maîtriser son instrument avant de pouvoir improviser et composer.
Ce qui nous dirige vers la question de la connaissance théorique en musique : maitriser le solfège, l’harmonie, les différents styles et traditions musicales dans le temps et dans le mone.
L’Invention : sortir des sentiers battus
L’invention c’est l’innovation, le moment où l’artiste transcende la technique pour apporter quelque chose de nouveau. C’est le moment de liberté où l’artiste se permet d’expérimenter avec les outils à sa disposition pour créer quelque chose d’inédit. Elle consiste à explorer des chemins inconnus, souvent en rompant avec les conventions établies.
Même dans la musique pop, un artiste comme David Bowie a constamment réinventé sa musique, non seulement en innovant techniquement, mais aussi en remettant en question les formats et les genres musicaux. Il utilisait les techniques existantes pour les transformer en une création totalement novatrice.
Interaction entre technique et invention
Nous venons de le voir, ces deux pôles sont opposés, mais aussi se nourrissent mutuellement. La technique seule est stérile si elle n’est pas mise au service de l’invention. De même, sans technique, l’invention peut manquer de structure et de force. L’artiste doit naviguer entre ces deux pôles pour réaliser une création ambitieuse et aboutie.
Passé – Futur : Inspirations d’hier et perspectives de demain
C’est notre 3ème axe dans le processus de la création.
Le Passé : un héritage créatif
Comme chacun d’entre nous, l’artiste est ancré dans une histoire, une tradition, un héritage. Le passé nourrit la création, que ce soit à travers des références culturelles, des styles, ou des techniques apprises des générations précédentes.
La connaissance de cet héritage permet à l’artiste de se situer dans un contexte, d’enrichir ses créations avec des références conscientes ou inconscientes.
Par exemple, dans la musique, de nombreux genres contemporains trouvent leurs racines dans des traditions anciennes. Le jazz, par exemple, puise dans le blues et la musique classique, tandis que la musique électronique d’aujourd’hui s’appuie souvent sur les premières expérimentations sonores du XXe siècle.
Le Futur : innovation et anticipation
Mais la création ne se limite pas à ce qui a été fait. Elle est aussi tournée vers le futur, vers l’exploration de nouvelles formes, de nouvelles idées, de nouveaux outils.
L’artiste doit anticiper, parfois imaginer des réalités qui n’existent pas encore. C’est cette tension vers l’avenir qui permet aux créateurs de repousser les frontières de leur art. C’est aussi le rôle social majeur des artistes dans la société : inventer des maquettes pour le futur.
Le futur, c’est aussi la technologie. Aujourd’hui, avec l’IA, la réalité augmentée ou la musique générée par des algorithmes, l’artiste est confronté à des possibilités encore impensables il y a quelques années.
Le dialogue entre passé et futur
Ainsi, le passé et le futur se répondent dans le processus de création. Le passé ancre, le futur propulse. En réinventant le passé, en l’adaptant aux enjeux contemporains, l’artiste crée une œuvre résolument nouvelle, mais porteuse d’un héritage.
Et très souvent, il est nécessaire pour l’artiste de revenir aux sources, de revisiter les créations passées pour consolider sa création au présent et dans le futur.
Des exemples concrets dans la création musicale et multimédia
Dans la musique et la production multimédia, ces 6 pôles de la création sont omniprésents.
Prenons l’exemple de la production d’un morceau de musique électronique. Le producteur est contraint par les outils à sa disposition (synthés, échantillons, logiciel…), mais libre d’expérimenter avec ces outils pour créer des sons uniques.
La maîtrise technique (le mixage, l’arrangement) est nécessaire pour donner vie à l’invention. Et il puise dans des influences passées (disco, funk, house, classique , jazz, pop, rock …) tout en cherchant à créer un son futuriste.
Les 2 cerveaux : Gauche et Droit
Notre cerveau fonctionne selon deux modes distincts, mais complémentaires, localisés chacun dans un hémisphère, le gauche et le droit.
Le cerveau gauche : logique et structuration
L’hémisphère gauche est souvent associé à la logique, à l’analyse, à la rationalité. C’est lui qui nous permet de maîtriser les techniques, de respecter les contraintes, d’organiser notre processus de création. Il est le cerveau de la méthode, celui qui pose des bases solides pour l’élaboration d’une œuvre.
Le cerveau droit : intuition et créativité
Le cerveau droit, en revanche, est celui de l’intuition, de l’émotion, de l’imaginaire. C’est lui qui permet d’innover, de se libérer des règles, d’imaginer, de rêver des mondes nouveaux. C’est lui qui est à l’origine de l’invention, de l’audace artistique.
Une interaction continue
Comme pour toutes les actions dans notre vie courante, le processus de création repose sur l’interaction entre ces deux modes de pensée. L’artiste doit sans cesse naviguer entre l’organisation logique et l’exploration intuitive pour donner naissance à des créations équilibrées, à la fois structurées et inventives.
Conclusion : Harmoniser les tensions de la création
Si on les situe sur 3 axes, ces six pôles de valeur s’opposent 2 à 2 et opèrent grâce aux 2 hémisphères de notre cerveau.
Mais en réalité, ils peuvent très bien ne pas s’opposer, mais se compléter. Le véritable processus de création consiste même à naviguer entre ces tensions, à harmoniser contrainte et liberté, technique et invention, passé et futur. C’est de cette interaction que naît la richesse artistique.
Chaque artiste, chaque créateur doit trouver son propre équilibre entre ces pôles, en fonction de son projet, de ses aspirations, de ses outils. C’est cet équilibre, cette gestion de toutes ces contradictions, propre à chacun, qui fait la singularité et la valeur de sa création.
Pour aller plus loin dans la création musicale et multimédia
Si vous êtes dans la création musicale, mais aussi de contenus web, méditez et appliquez ces principes. Et n’oubliez jamais que vous n’êtes pas seul·e et que vous pouvez vous faire accompagner par des experts pour avancer plus vite.
Et notamment pour vous doter des bonnes méthodes, des bonnes techniques qui vont vous permettre de propulser vos pulsions et vos rêves de création.
Le 1er instrument électronique c’est sans doute le Theremin. Il a été inventé en 1919 par l’ingénieur russe Leon Theremin. Instrument légendaire, c’est aussi le seul qui se joue sans jamais le toucher.
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Il est composé d’un boîtier électronique équipé de deux antennes, on produit les sons sans le toucher. Le plus souvent, la main droite commande la hauteur de la note, en jouant avec l’antenne verticale. L’antenne horizontale, en forme de boucle, est utilisée pour faire varier le volume.
L’histoire tourmentée de Léon Theremin
Ingénieur et inventeur génial, né à Saint-Petersbourg en 1896, Léon Theremin, Termen en russe, est soupçonné d’avoir été un espion russe envoyé aux Etats Unis par l’URSS dans les années 20.
C’est là qu’il fit la démonstration de son instrument révolutionnaire, le Theremin et qu’il rencontra une violoniste virtuose,Clara Rockmore. Elle se passionna pour l’instrument et développa la première technique de jeu spécifique à cet instrument.
L’ambition de Clara Rockmore était de pouvoir jouer le répertoire classique du violon à l’aide d’une technique des doigts très précise et originale. Il s’agissait de pouvoir jouer dans l’air des notes extrêmement précises, ainsi que de donner autant de nuances que nécessaire.
Puis il fut rappelé au bercail et envoyé sous contrôle dans un laboratoire au goulag par Staline. C’est là qu’il développa toute une série d’inventions électroniques dans le domaine de l’espionnage.
Quelques apparitions célèbres du Theremin au cinéma
Mais son passage à New York où il donna de nombreux concerts avec Clara Rockmore, a permis à son Theremin de faire son chemin auprès des compositeurs de films américains, tout d’abord.
Ensuite, cet instrument a marqué discrètement toute une époque au cinéma avant l’invention du synthé. Dès les années 40, on peut l’entendre dans des films noirs, comme La Maison du Docteur Edwards d’Alfred Hitchcock et dans les premiers films de science-fiction américains. Puis dans les années 60, le Theremin est immortalisé notamment par Captain Beefheart dans Electricity, par les Beach Boys dans leur célèbre morceau Good Vibrations.
Et ensuite, le Theremin a été utilisé jusqu’à nos jours dans une quantité incroyable de pièces de musique contemporaine, mais aussi de morceaux pop, rock, chanson, comme Whole Lotta Love de Led Zeppelin et encore beaucoup de musiques de films et de séries, comme Mars Attacks ! ou le générique de L’inspecteur Barnaby.
Par contre, en France à la même époque, les Ondes Martenot, une invention française, ont été plus souvent utilisées au cinéma. Beaucoup de compositeurs français, dont Olivier Messiaen, ont aussi composé un grand nombre de pièces classiques et contemporaines pour l’instrument.
Le Theremin, seul ancêtre du synthétiseur ?
Mais il y a un cousinage évident entre ces 2 instruments considérés comme les premiers instruments électroniques. Ils utilisent tous les deux un oscillateur électronique qui produit une onde sinusoïdale au son velouté caractéristique qui évoque le violon ou la voix humaine.
Au tout début des années 60, Robert Moog commença pour ainsi dire sa carrière d’ingénieur en électronique en réparant des Theremins et en est resté amoureux bien après ses créations de synthétiseurs beaucoup plus sophistiqués.
A tel point qu’il relança la fabrication des theremins dans les années 80 pour assurer sa pérennité. Son apport à l’instrument fut de réduire considérablement son encombrement et de remplacer les lampes par des transistors. Ceci le rendit plus compact mais aussi plus constant et moins fragile.
Aujourd’hui l’instrument est fabriqué par Moog Music et il est à la portée de tous les musiciens pour quelques centaines d’euros.
Jouer du theremin
La technique de jeu est à la fois simple et complexe. On utilise ses 2 mains mais jamais on ne touche le theremin. Plus on s’approche de l’antenne verticale, plus le son devient aigu. L’antenne de gauche sert à contrôler le volume, c’est une sorte de pédale d’expression.
Simplissime, me direz-vous ? Et saisissante, cette sensation de sculpter le son dans l’air avec ses mains, avec ses doigts. Oui, bien sûr ! Mais beaucoup plus compliqué de maitriser précisément les hauteurs, les tons, les demi-tons sans avoir l’appui d’un manche ou d’un clavier avec des touches.
D’ailleurs Clara Rockmore et d’autres spécialistes russes du theremin ont développé et codifié les techniques de jeu. L’instrument peut maintenant s’apprendre à l’aide de plusieurs méthodes existantes.
Alors vous l’avez entendu, ce son unique ? Ben oui pas beaucoup de réglages. En gros on a toujours le même son, ce son caractéristique, sinusoïdal. Mais on peut aussi faire de grandes choses en le branchant sur des pédales d’effets et là tout est possible !
Ecoutez :
A l’heure actuelle, le theremin est très souvent utilisé, mais comme instrument d’appoint, pour donner quelques touches sonores dans des arrangements de tous styles. Mais on attend avec impatience qu’un musicien, un compositeur lui donne ses lettres de noblesse en le plaçant au cœur d’une création musicale en position de soliste.
Pour aller plus loin
On a vu que le theremin est un instrument électronique primitif, mais dont l’originalité a toujours fait mouche et lui confère une certaine pérennité. D’autant plus que ce son analogique ne demande qu’à devenir une source pour toutes sortes de manipulations sonores numériques à effectuer en live ou en studio.
Si vous êtes intéressé·e, vous pouvez voir des vidéos et les modèles disponibles sur moogmusic.com. Et pourquoi ne pas utiliser un theremin dans vos créations musicales, dans vos prods ?
Le Theremin aujourd’hui
Si vous êtes intéressé·e, vous pouvez voir des vidéos et les modèles disponibles sur moogmusic.com.
Et pourquoi ne pas utiliser un theremin dans vos créations musicales, dans vos prods ?
Mais si vous êtes novice en production musicale, alors n’hésitez pas à vous former : c’est le meilleur moyen pour gagner du temps, apprendre les bonnes méthodes et s’approcher au plus vite du son professionnel :
On se pose plein de questions sur le potentiel de l'IA en techniques de studio ? Et voilà que Waves propose à prix cassé une solution de mastering audio en ligne qui utilise l'IA. Alors que vaut cette solution ?
Vous pouvez écouter cet article en audio :
C’est un véritable banc d’essai que je vous propose pour évaluer cette nouvelle solution présentée en janvier 2024 par le fabricant israélien de plugins bien connu et leader mondial sur le marché des plugins VST. Elle a été développée en collaboration avec l’ingénieure de mastering américaine Piper Payne.
Ce faisant, nous nous plaçons sur le terrain mouvant et clivant de l’utilité de l’intelligence artificielle. Mais je vous rappelle que la présence d’IA dans les plugins VST n’est sans doute pas réellement une nouveauté.
On peut déjà la déceler dans des plugins très efficaces qui nous facilitent vraiment certaines tâches : denoiser, declicker, debreather, pour n’en citer que quelques uns.
En effet, n’est-ce pas le début de l’intelligence de pouvoir déceler certains paramètres sonores, les modifier de manière relative, au cas par cas, afin d’améliorer automatiquement, mais de manière adaptative un fichier son ?
Une solution complète de mastering on line
Mais là, Waves nous propose une solution complète de mastering en ligne, quasi automatique qui pourrait bien nous faciliter la tâche, nous faire gagner du temps et économiser de l’argent.
En effet, 6 Euros le titre, moins de 60 Euros pour un album 15 titres ! C’est ce qu’on peut appeler casser le marché … Et d’ailleurs, dès la sortie de la solution Waves Online Mastering avec un test gratuit tout au long du mois de janvier 2024, les commentaires ont été immédiats.
« Waves se tire une balle dans le pied… Ils ne vendront plus de plugins de mastering … encore une concurrence déloyale de l’IA … Les studios de mastering vont tous fermer … »
Et là, je vous réponds : « On se calme, les amis ! ».
Tout d’abord, examinons cette solution de plus près et jugeons sur pièces : c’est notre banc d’essai en conditions réelles.
Mixage et mastering du titre
Au moment d’écrire cet article, je venais de terminer mon tout dernier mix d’une petite création musicale sympathique : un remake pop de la chanson tradi Coucou Hibou, bien connue de nos enfants et que nous avons probablement tous chantée à l’école.
Cette version brillante et détonnante a été concoctée par 2 amis musiciens dans leur home studio et j’ai pris beaucoup de plaisir à mixer leur chanson. Voix lead, choeurs, synthés, guitare, percussions : une vingtaine de pistes, une intro, des refrains, des ponts, des chorus, un final. Un peu plus de 4mn de bonheur !
Dans un premier temps, j’ai mixé tout çà et j’ai appliqué ensuite un mastering très minimal dont j’ai l’habitude : avec tout simplement le plugin Waves L1 UltraMaximizer que j’affectionne particulièrement. L’idée était de mastériser une version appropriée au streaming sur les plateformes comme Spotify, par exemple.
Surveillez vos LUFs !
Sans vous expliquer de fond en comble les données techniques pour ce genre de sport, sachez simplement qu’un titre en streaming sera toujours aligné automatiquement en volume par les algorithmes de la plateforme dès son chargement. C’est ce qui assure un fil de streaming cohérent en écoute et permet de passer d’un titre à l’autre sans grosse différence de niveaux.
Voilà pourquoi, les musiciens ou les producteurs qui mettent en ligne ont tout intérêt à respecter à peu près la norme préconisée en terme de niveau de compression de leurs masters. Voilà ce que demandent les principales plateformes musicales en LUFS, qui est, pour résumer, l’unité de mesure de niveau ressenti à l’écoute.
L’acronyme LUFS signifie : Loudness Unit Full Scale. Voici les valeurs recommandées par les principales plateformes et supports :
Spotify
Apple Music
Amazon Music
Youtube
Deezer
Souncloud
CD
– 14 Lufs
– 16 Lufs
-9 à -13 Lufs
-13 à -15 Lufs
-14 à -16 Lufs
-8 à -13 Lufs
-9 Lufs
Pour simplifier, plus vous compressez votre master, plus cette valeur ressentie sera élevée. Attention : – 9 Lufs sonne donc plus fort que -14 Lufs. Et on en retiendra qu’une valeur moyenne autour de -13 ou -14 Lufs convient pour toutes les plateformes.
Nous insérons donc un plugin qui va mesurer les Lufs, en tout dernier sur la piste master stéréo, comme Izotope Insight ou bien la version gratuite de Youlean Loudness Meterqui est bien suffisante.
Mon mastering maison
Mon premier mastering maison se présente donc de cette manière en sortie : tout d’abord le L1 Ultramaximizer, puis Izotope Insight qui nous donnera en plus des Lufs des mesures de cohérence de notre spectre sonore.
Et je vais caler le seuil de déclenchement du Maximizer pour que mon niveau de Lufs intégré se situe entre -13 et -14.
Vous pouvez écouter cet extrait :
Préparation pour le Waves Online Mastering
Il s’agit maintenant de faire une copie de mon projet mixé sans le mastering et de le préparer pour le Mastering Online selon les prescriptions de Waves.
J’ai donc supprimé le Maximizer qui était présent sur mon bus stéréo out.
Baisser le volume général pour que la sortie module à – 3,8 dbfs
Baisser également les niveaux de réverb, comme conseillé de – 3db
Et j’ai exporté cette version de mon mix à la même résolution.
Puis je me suis rendu dans mon compte Waves pour m’inscrire gratuitement au Waves Online Mastering.
Une fois connecté, j’ai pu importer mon fichier stéréo. Notons que Waves offre un master gratuit à tout nouvel arrivant. Espérons qu’ils vont continuer à faire ce petit cadeau.
Le fichier est processé et là je comprends que différents styles sont appliqués.
Les 6 options proposées pour le mastering
Une fois le fichier importé et processé, on tombe sur le tableau de bord qui propose 6 options. Il ne serait pas juste de les nommer « réglages », car on n’a aucune visibilité sur ce qui se passe à l’intérieur de chaque option.
J’en déduis qu’il s’agit donc de modélisation, ce qui n’est pas étonnant quand on a affaire à l’Intelligence Artificielle. Elle n’est pas capable de créer, d’inventer, de s’adapter à des cas particuliers. Mais elle sait très bien se débrouiller à partir de modèles qu’on lui a proposés.
Notons que les gens de Waves ne sont pas très bavards à ce sujet et ça se comprend très bien. Pas envie de se faire piquer leur technologie par des concurrents. Aussi, ils n’expliquent rien et se contentent d’arguments commerciaux pour trouver des clients.
Voilà les 6 options proposées en 2 catégories : « style » et « add tone » :
Ce qui est génial, c’est qu’il est possible de pré-tester les styles pour entendre comment va sonner le master. Il faut choisir un style et tout se passe donc à l’oreille.
Pour ma part, le style qui me convenait le mieux était « Précis ». C’est celui qui respectait le mieux l’esprit de mon mix.
Les corrections de tonalité proposées sont assez transparentes :
Profondeur : renforcement des basses Présence : ça ressemble tout à fait à une classique bosse de présence autour de 5000Hz
Notons qu’il est possible d’appliquer ces 2 corrections en même temps et le son devient alors beaucoup plus punchy. Un son très rap, hip-hop bien rentre-dedans…
Après écoute des corrections proposées, j’ai jugé que mon mix était bien équilibré, je n’ai fait aucune de ces corrections de tonalité. Mais là encore je ne peux me fier qu’à ce que j’entends.
Exportation du master
L’exportation du master se fait en 2 temps. Le master est généré, je peux l’écouter sur le tableau de bord. A ce stade, je peux faire aussi d’autre versions en choisissant d’autres options et les générer pour pouvoir comparer.
Si je veux downloader mon fichier mastérisé, c’est là qu’intervient le paiement. Pour commencer, j’ai droit à mon premier master gratuit, donc j’en profite.
Ça me paraît très compressé…
Je m’empresse de vérifier les Lufs de ce master et là : surprise ! Les niveaux atteints sont de + 0,2 dbfs et le Loudness est à – 9 Lufs. Ce master est décidément trop compressé. Adapté au support CD, mais pas du tout aux plateformes de streaming (voir plus haut : les spécifications).
Là je vois un gros défaut au système : il m’a été impossible de vérifier mes Lufs avant d’exporter le master.
Importer une musique de référence
Et c’est là que je comprends qu’une fonction m’avait échappée : la « Référence » . En effet il est possible de télécharger une musique de référence dont l’IA va s’inspirer pour faire le master.
Ça peut être un titre du commerce, si vous tenez vraiment à sonner comme telle ou telle chanson. J’imagine assez bien un producteur de rap qui va vouloir sonner comme Doctor Dre ou Snoop Dogg.
Dans mon cas, je me figure que je vais lui donner comme référence mon master maison calibré à -13,9 Lufs pour voir s’il va comprendre ce que je cherche.
Ce que je fais et j’exporte un nouveau master. Notons au passage qu’ayant épuisé mon crédit, je dois maintenant payer mon master 6$.
Et là, bingo ! C’est beaucoup mieux : niveau : -0,1 dbfs et Lufs : -13,4. Pas mal : j’ai été compris. Vous pouvez écouter le résultat et voir les mesures à gauche de la première version et à droite de la version avec référence :
Les Pour et les Contre
En comparant, mon master maison et ce master Waves IA, je constate que ça sonne à peu près pareil, ni mieux, ni moins bien. Faites le test vous-même : écoutez les 2 masters.
La principale différence que j’entends est celle-ci : l’introduction du morceau cartonne un peu plus que ce que j’avais choisi de faire et le final aussi. Force est de constater que ce n’est pas vraiment une amélioration, mais plutôt un choix subjectif que je n’avais pas fait.
Mais entre les deux, ça se ressemble beaucoup. Pas vraiment étonnant, l’IA a somme toute bien copié ce que je lui avais donné en référence : mon master maison.
Pour :
– Rapidité – Efficacité – Le son est bon – Le prix très, très abordable
Contre :
– Contrôle uniquement à l’oreille avant d’exporter le master : ni Lufs, ni dbfs, ni vision des fréquences. – Le résultat est à la hauteur d’un mastering très minimal et ressemble étrangement à celui qu’on peut faire avec un simple compresseur / limiteur comme le L1 Ultra Maximizer
Pour conclure
A moins que Waves n’améliore cette solution dans le futur, elle est sans aucun doute destinée à des home studistes qui ne connaissent rien au mastering. Et là elle fait très bien le job en proposant des masters corrects à un prix très bas.
Mais au delà de ça, si ces utilisateurs amateurs ne vont pas chercher plus loin, ils ne pourront guère gérer correctement le mastering propre aux différents supports, car il n’y a aucun contrôle prévu des Lufs.
Pour les autres, plus pros, qui savent mixer correctement et mastériser un minimum, cette solution ne leur apportera probablement rien. Je vois toutefois une utilité : pouvoir vérifier si son propre mastering est correct et comparer différentes options de mastering possibles en testant avec les styles et les Add Tone.
En fin de compte, je vois aussi là une occasion salutaire de démystifier le mastering.
Depuis les années 60, la musique a subi une transformation radicale, non seulement dans ses styles, mais surtout dans ses méthodes de création et de production en studio. L’avènement du home studio et la transition de l’analogique au numérique ont révolutionné la façon dont les musiciens composent, enregistrent et produisent leur art.
Vous pouvez aussi écouter cet article en podcast :
L’ère du Home Studio : Composer avec les Sons
Le concept de home studio, autrefois un luxe, est aujourd’hui à la portée de presque tous les musiciens. Fini le temps où il fallait réserver un studio d’enregistrement coûteux pour produire de la musique.
À présent, un ordinateur, quelques logiciels, de bonnes idées et une formation minimale suffisent pour créer des chefs-d’œuvre. Les sons eux-mêmes sont devenus une source d’inspiration infinie, permettant aux artistes d’explorer des territoires musicaux inconnus.
Ce qui n’empêche pas parfois de finaliser et mastériser une production dans un studio professionnel. Mais la différence de qualité entre home studio et studio pro est de plus en plus réduite.
La Théorie Musicale à l’Arrière-Plan
Dans ce nouvel univers musical, la théorie traditionnelle, solfège et harmonie, bien que toujours utile, n’est plus un prérequis indispensable. Les musiciens modernes s’appuient davantage sur leur oreille et leur intuition pour composer.
Cette approche a ouvert les portes à de nombreux artistes qui, autrefois, auraient été exclus du monde de la musique faute de connaissances théoriques. Et elle rejoint en fin de compte les musiques traditionnelles qui sont depuis toujours des musiques orales. Elles ne s’écrivent pas et les musiciens y jouent à l’oreille.
De l’Analogique au Numérique : la Révolution Technique
Les années 60 ont vu l’apogée des studios analogiques, avec leurs bandes magnétiques et leurs consoles imposantes. Puis, l’ère numérique est arrivée.
Les ordinateurs et les logiciels ont remplacé les équipements lourds et coûteux, rendant la qualité studio accessible à tous. Cette transition a également permis une plus grande expérimentation et une plus grande souplesse en facilitant les prises alternatives et la correction des erreurs.
Le Compositeur-Producteur en Prise Directe avec les Sons
Aujourd’hui, le compositeur n’est plus seulement un créateur de mélodies, mais aussi un artisan du son. Il manipule, transforme et fusionne les sons pour créer des œuvres uniques. Cette proximité directe avec la matière sonore offre une liberté créative sans précédent.
Il aura fallu plus d’un siècle pour en arriver là. Car cette histoire commence à la fin du 19ème siècle quand, pour la première fois, on a réussi à enregistrer des sons, de la musique pour pouvoir l’écouter ailleurs et/ou plus tard.
Et c’est immédiatement la naissance de la radio et de l’industrie phonographique. La toute première révolution dans le domaine de la création musicale.
Du Papier à Musique au Studio
A partir de ce moment-là, le studio moderne a petit à petit, graduellement, à petits pas technologiques, remplacé le papier à musique comme principal outil de composition.
Et maintenant, les musiciens peuvent visualiser leurs compositions sur des écrans, travaillant avec des ondes sonores plutôt qu’avec des notes sur une portée. Cette évolution progressive a conduit à une musique plus expérimentale et innovante.
Mais au fait, de quand date cette modernité ?
Les Visionnaires de l’Évolution Musicale
Bien avant l’ère numérique, des compositeurs pionniers comme Pierre Schaeffer, John Cage et le canadien Murray Schafer ont prédit cette révolution.
Dès les années 50, ils ont vu dans les sons du quotidien et les objets sonores enregistrés une nouvelle forme de musique, anticipant une ère où les sons enregistrés et manipulés deviendraient une des bases importantes de la création musicale.
Voici 2 exemples de leur vision dans la 2ème moitié du 20ème siècle an pleine ère de l’enregistrement analogique :
« C’est par une coïncidence frappante que les moyens techniques nous sont donnés, précisément aujourd’hui pour attirer l’attention sur ce fait indéclinable de l’existence des sons. La technique du 20ème siècle nous procure l’espace total des sons. » Daniel Charles – Gloses sur John Cage
« Tout son est aujourd’hui en permanence susceptible d’entrer dans le domaine de la musique. Le nouvel orchestre, c’est l’univers acoustique. »Murray Schafer – Le Paysage Sonore
Encore plus fort, le français Pierre Schaefer inventait à la fin des années 40 la musique concrète et théorisait la position et la méthode du compositeur expérimental dans son studio. Il enregistre un son, l’écoute, le modifie, l’écoute à nouveau pour en faire plusieurs versions et commence à composer avec ces sons, sans avoir d’idée théorique préconçue en alternant écoute et création.
C’est la méthode expérimentale qui s’appuie sur l’écoute réduite.
Des années 60 aux 80
A la fin des années 60, plusieurs albums pop sortent qui vont repousser les limites des expérimentations dans les studios professionnels analogiques de l’époque.
La Tape Music aux USA, la Musique Concrète en France et en parallèle la révolution du synthétiseur initiée par Robert Moogvont exploser à la fois l’esthétique musicale et les techniques analogiques du studio durant les années 60,70 et 80.
Jazz, Pop, Soul, Funk seront contaminés chacun à sa manière.
Le Home Studio à l’Ère Numérique
Les technologies actuelles permettent d’enregistrer des sons avec une qualité exceptionnelle, d’utiliser des instruments virtuels presque indiscernables des vrais, et d’appliquer des effets numériques sophistiqués.
Ces outils ont non seulement simplifié le processus de production, mais ils ont aussi ouvert la voie à des genres musicaux entièrement nouveaux.
Dès les années 80 et 90, Techno, House, Electro, Hip Hop, tous les sous-genres dérivés et toutes les combinaisons possibles avec d’autres genres comme le jazz, la pop, le funk.
Toutes ces musiques sont apparues grâce aux expérimentations et productions musicales analogiques de ces décennies. Mais aussi elles seront amplifiées considérablement par le passage progressif aux techniques digitales.
Elles même, se sublimeront petit à petit, au fur et à mesure des progrès de l’informatique, dans le home studio à la portée de tous les créateurs.
Et la plupart du temps, cette évolution permise par les progrès technologiques est portée, transcendée par des musiciens, des producteurs, des compositeurs qui s’en emparent et les détournent de leur usage premier.
Et il est important de noter que ces artistes n’ont pas forcément de formation académique.
L’Évolution de la Chaîne de Production Musicale
La chaîne classique de la production musicale a été simplifiée. Auparavant, composer, enregistrer, mixer et mastériser étaient des étapes distinctes, souvent réalisées par différents professionnels et dans différents studios spécialisés.
Aujourd’hui, un seul individu peut très souvent gérer l’ensemble de ce processus de production chez lui, dans son home studio, en en réduisant les coûts et les délais de production.
A tel point même, que ces différentes étapes tendent de plus en plus à s’interpénétrer temporellement dans un processus créatif où on peut les mélanger continuellement. On avance au gré de la découverte de nouveaux sons qui génèrent de nouvelles idées et ainsi de suite, la composition prend forme au fur et à mesure au cœur même du studio.
On rejoint ainsi le concept de musique expérimentale pratiqué et théorisé par Pierre Schaeffer dès les années 50. En fait, ce n’est pas tellement étonnant, tant il a continué de se développer tout au long de la deuxième moitié du 20ème siècle.
Force est de constater que cette méthode expérimentale a maintenant également contaminé à peu près la totalité des créations musicales, dans les différents styles, même les plus commerciales et grand public.
Le danger de cette méthode de création en studio devient alors de se perdre dans les sons, d’errer sans fin et c’est alors que de solides méthodes de travail, procédés de création et connaissances techniques sont nécessaires pour aboutir au résultat final.
Pour conclure
L’évolution de la production musicale depuis les années 60 est une histoire fascinante de progrès technologiques et de changements créatifs. Elle l’est encore plus lorsqu’on remonte à la fin du 19ème siècle avec la révolution de l’enregistrement sonore.
Après bien des évolutions technologiques tout au long du 20ème siècle, les compositeurs et les producteurs disposent désormais d’outils abordables, très sophistiqués et puissants pour créer et réaliser des musiques nouvelles chez eux, dans leur home studio.
Que nous réserve l’avenir ?
Les nouvelles tendances suggèrent une ère encore plus passionnante mais toujours plus incertaine pour la musique, où les barrières entre le créateur et la création continuent de s’effondrer. L’IA va encore rebattre une nouvelle fois les cartes de la création musicale. A n’en pas douter !
Dans le monde de la musique électronique et de la production, un petit acronyme règne en maître depuis des décennies : MIDI. Derrière ces quatre lettres se cache une révolution qui a transformé la façon dont nous créons, enregistrons et produisons la musique.
Dans cet article, nous allons plonger dans l’univers de la Norme MIDI, comprendre son histoire, son fonctionnement et ses types de messages.
Vous pouvez aussi écouter cet article :
Qu’est-ce que la Norme MIDI ?
MIDI, qui signifie Musical Instrument Digital Interface, est un protocole de communication qui permet à tous les instruments de musique électroniques, ordinateurs et autres équipements de se connecter et de communiquer entre eux. Contrairement à l’audio, ce langage de communication ne transmet pas de son, mais des informations sur la manière de produire un son.
Histoire de la Norme MIDI
Elle est un pilier de la musique électronique et de la production musicale depuis sa création dans les années 1980. À l’époque, les musiciens et producteurs cherchaient un moyen de faire communiquer les instruments électroniques, qu’il s’agisse de synthétiseurs, de boîtes à rythmes ou de contrôleurs.
Elle est née de cette nécessité de communication et de synchronisation. Elle a été conçue pour permettre aux musiciens de contrôler et de synchroniser différents appareils électroniques de manière cohérente. La première version de la norme a été publiée en 1983, et depuis lors, elle a évolué pour devenir une norme universelle dans l’industrie musicale.
Fonctionnement de la Norme MIDI
Connectivité : Les appareils sont connectés les uns aux autres à l’aide de câbles MIDI standard. Cela permet une connexion simple et fiable entre les instruments électroniques qui sont tous compatibles.
Données : La communication repose ici sur des données numériques. Chaque note jouée, chaque mouvement de curseur, chaque changement de paramètre est transmis sous forme de données MIDI.
Canal : Des canaux permettent à plusieurs appareils de communiquer simultanément sans interférer les uns avec les autres. Il existe 16 canaux MIDI distincts, ce qui permet de contrôler plusieurs instruments en même temps.
Latence : Bien que la transmission des messages soit généralement rapide, il peut y avoir une légère latence lors de la transmission des données MIDI. Cela peut être un facteur important pour les musiciens en direct, il est donc essentiel de le minimiser.
Les Messages MIDI
Note-On/Note-Off : Les messages de Note-On indiquent le début d’une note, tandis que les messages de Note-Off indiquent la fin d’une note. Ces messages sont essentiels pour jouer de la musique avec des instruments MIDI.
Contrôle : Les messages de contrôle MIDI permettent d’ajuster divers paramètres, tels que la modulation, le volume et le panoramique. Ils offrent un contrôle précis sur les nuances de la musique.
Programme : Les messages de programme sont utilisés pour sélectionner des sons ou des presets sur les instruments MIDI. Ils permettent de changer de timbre instantanément.
Sysex : Les messages SysEx (System Exclusive) sont plus avancés et peuvent être utilisés pour personnaliser des paramètres spécifiques propres à certains instruments électroniques particuliers, qui n’ont pas d’équivalent dans la Norme MIDI.
Applications pratiques
Pour les musiciens, producteurs et beatmakers, la Norme MIDI ouvre un monde de possibilités. Vous pouvez utiliser des claviers pour jouer des instruments virtuels, créer des séquences de batterie avec des contrôleurs et automatiser des paramètres dans votre logiciel de production. La Norme MIDI vous permet de donner vie à vos idées musicales de manière créative et précise.
Les contrôleurs tels que les pads de batterie et les surfaces de contrôle, offrent une manière tactile d’interagir avec votre logiciel musical préféré. Vous pouvez créer des variations subtiles dans vos compositions ou des performances énergiques en direct.
Depuis l’apparition des ipads et des iphones, plusieurs applis permettent de designer des interfaces MIDI originales et très puissantes sur ces surfaces tactiles.
En résumé, la Norme MIDI est un outil essentiel pour les musiciens et producteurs modernes. En comprenant son histoire, son fonctionnement et ses messages, vous pouvez exploiter tout son potentiel pour créer de la musique exceptionnelle. Dans la partie suivante de l’article, nous allons en explorer quelques exemples concrets.
Quelques exemples concrets d’utilisation de la Norme Midi
Création musicale
Un exemple classique de l’utilisation de la Norme MIDI dans la production musicale est la création musicale à l’aide d’un clavier MIDI. Les musiciens peuvent connecter un clavier à leur logiciel de production, puis jouer des notes, des accords sur le clavier.
Les données MIDI générées par ces notes sont ensuite enregistrées dans le logiciel sur des pistes MIDI. Cela permet notamment aux musiciens de composer de manière intuitive, puis d’éditer les notes individuellement et même d’expérimenter avec différentes sonorités et instruments virtuels pour donner vie à leur musique.
Séquençage de batterie
Les producteurs de musique électronique et les beatmakers utilisent souvent des contrôleurs pour séquencer des rythmes de batterie. À l’aide de pads de batterie, ils peuvent déclencher des échantillons de batterie en temps réel. Les données MIDI enregistrées, puis éditées, permettent de créer des séquences de batterie complexes, d’ajouter des variations de rythme et de créer des rythmes percutants. Cette approche permet une grande flexibilité dans la création de rythmes uniques pour différents genres musicaux, du hip-hop à la musique électronique.
Automatisation des effets
Un autre exemple puissant de l’utilisation de la Norme MIDI est l’automatisation des effets dans un logiciel de production. Les producteurs peuvent assigner des paramètres d’effets, tels que la réverbération ou le filtre, à des contrôleurs MIDI tels que des potentiomètres. Ensuite, ils peuvent enregistrer des mouvements en temps réel en ajustant les potentiomètres pendant la lecture. Les données MIDI résultantes sont utilisées pour automatiser ces effets, créant ainsi des transitions sonores fluides et des évolutions dynamiques dans la musique. Cela permet d’ajouter une dimension expressive à la production musicale.
Ces exemples illustrent comment la Norme MIDI est un outil polyvalent et essentiel dans la création musicale moderne. Elle permet aux artistes de s’exprimer de manière créative, de contrôler précisément leurs compositions et de repousser les limites de leur musique.
Le MIDI au delà de la musique
Les interfaces de contrôle sur iPads
En dehors de la musique, la Norme MIDI est devenue un élément clé dans la création d’interfaces de contrôle sur iPads. La plupart des applications sur iPad sont compatibles avec MIDI, ce qui permet aux utilisateurs de créer des surfaces de contrôle personnalisées pour diverses tâches.
Par exemple, dans le domaine de la production audiovisuelle et de la sonorisation , les professionnels peuvent utiliser des iPads pour ajuster les paramètres d’éclairage, de son et de projection en temps réel. Cette flexibilité permet une interaction intuitive avec des équipements complexes, offrant un contrôle précis et une expérience utilisateur améliorée.
Automatisation d’Installations Sonores ou Visuelles Interactives :
La Norme MIDI est également largement utilisée dans le domaine de l’art interactif. Les artistes créent des installations sonores ou visuelles interactives qui réagissent aux données MIDI en temps réel.
Par exemple, une installation artistique peut utiliser des capteurs pour détecter les mouvements du public et générer des données MIDI en fonction de ces mouvements. Ces données MIDI sont ensuite utilisées pour contrôler des éléments sonores ou visuels de l’installation, créant ainsi une expérience immersive et interactive pour les visiteurs.
Contrôle à Distance de Machineries pour le Spectacle Vivant :
Dans le monde du spectacle vivant, la Norme MIDI est un atout majeur. Les ingénieurs et les techniciens peuvent utiliser des contrôleurs MIDI pour gérer à distance divers équipements scéniques, des éclairages aux décors en passant par les effets spéciaux. Cela permet des transitions fluides et précises pendant les représentations en direct. De plus, la Norme MIDI peut être intégrée à des systèmes de contrôle plus avancés, offrant ainsi une automatisation sophistiquée pour des spectacles de grande envergure.
Donc elle ne se limite pas à la musique, mais s’étend à de nombreuses autres disciplines artistiques et techniques. Elle offre des moyens puissants de contrôler, d’automatiser et d’interagir avec une variété d’applications, que ce soit dans le domaine des arts visuels, du spectacle vivant ou de la création d’interfaces interactives. Sa polyvalence continue d’inspirer des innovations créatives à travers divers domaines.
Pour Conclure
La Norme MIDI est bien plus qu’un simple câble et des chiffres. Elle incarne d’abord l’essence de la créativité musicale moderne. Son histoire et son fonctionnement ont libéré tout le potentiel de la production musicale.
Et elle est devenue une norme universelle, c’est sa grande force.
Elle ne se limite pas à la musique, mais s’étend à de nombreuses autres disciplines artistiques et techniques. Elle offre des moyens puissants de contrôler, d’automatiser et d’interagir avec une variété d’applications, que ce soit dans le domaine des arts visuels, du spectacle vivant ou de la création d’interfaces interactives. Sa polyvalence continue d’inspirer des innovations créatives à travers divers domaines.
Et cet outil puissant, universel et très simple est à la portée de tous, car il ne nécessite pas d’apprendre un langage informatique complexe.
Pour aller plus loin
Maitriser votre Production Musicale en Home Studio
Vous êtes musicien, musicienne, compositeur, compositrice, professionnel(le) ou amateur ? Maitriser votre Production Musicale en Home Studio Pour vous permettre de progresser efficacement, pas à pas, Etre accompagné·e vers la réussite de vos productions musicales, Atteindre le niveau professionnel dans toutes vos réalisations en home-studio [ ... Lire la suite ]
Vous êtes musicien, podcasteur, ou simplement un passionné de l’audio ? Vous vous demandez quel type de studio audio conviendrait le mieux à vos projets ? Dans cet article, nous allons explorer 6 options de studio audio, du home studio amateur jusqu’au studio audio professionnel.
Pour chaque option, nous aborderons les objectifs de production, les moyens techniques nécessaires et les compétences que vous devrez acquérir.
Bien évidemment, ces 6 options cohérentes sont destinées avant toute chose à y voir clair. Et ne perdez jamais de vue que vous pouvez évoluer progressivement d’une option à une autre, au fur et à mesure que vous allez avancer et monter en compétences.
Vous pouvez aussi écouter cet article :
1. Le Home Studio Loisirs
C’est typiquement la bonne manière de démarrer dans la production audio, de se faire les dents avec un studio audio amateur. Pas d’investissement coûteux. Donc aucun risque à mettre les mains dans le cambouis.
Que vous ayez déjà une pratique musicale ou non, n’hésitez pas à vous lancer. Cela vous permettra également de jauger les difficultés, les compétences à acquérir et de comprendre dans quoi vous vous plongez.
Objectifs de Production
Enregistrement de maquettes
Apprentissage des bases de l’audio
Moyens Techniques
Micro USB : 50€ – 100€
Logiciel audio gratuit : basique (Audacity) ou plus complet (MuLab)
Plugins de base inclus dans le logiciel
Casque audio : 50€ – 100€
Local : une table dans une chambre ou une pièce de votre appartement
Compétences Nécessaires
Bases de l’enregistrement audio
Enregistrement et Montage simples
Utilisation de plug-ins de base
Budget Total : 100€ – 200€
2. Le Studio Podcast
Pour vous lancer dans le podcast, pas besoin d’un énorme studio audio. Un ordinateur, un casque, un logiciel audio basique et au moins un bon micro pour la parole suffisent.
Ensuite, je vous conseille de mettre le paquet sur une bonne formation pour préciser et consolider votre projet de podcast, bien prendre en compte les particularités des techniques de la parole, les contraintes de l’écosystème des podcasts.
Objectifs de Production
Production de podcasts de bonne qualité
Interviews
Montage des voix et mixage des illustrations sonores
Moyens Techniques
1 Micro usb ou 2 Micros voix : 100€ à 200€
Interface audio : 200€ – 400€
2 micros cravate pour smartphone : 280€
Logiciel audio gratuit : Audacity ou MuLab
Local : une table dans une chambre ou une pièce de votre appartement
Compétences Nécessaires
Prise de son des voix parlées
Techniques d’interview
Montage avancé et Mixage simple
Budget Total : 300€ – 800€
3. Le Home Studio Passion
Généralement, on fait passer son studio audio dans cette catégorie, quand on a attrapé le virus de la production et quand on y passe beaucoup de temps.
La passion est nécessaire pour pouvoir envisager de faire carrière ensuite dans ces métiers créatifs. C’est en tout cas ce que je pense, c’est mon expérience dans ce domaine qui ne souffre pas la médiocrité.
Le studio audio Passion est somme toute l’évolution naturelle du studio audio Loisirs. Et il sera peut-être la marche vers la catégorie supérieure que nous verrons plus tard.
Objectifs de Production
Enregistrement de chansons complètes
Mixages multipistes de bonne qualité
Moyens Techniques
Micro de studio à condensateur : 200€ – 500€
Interface audio : 200€ – 400€
Moniteurs de studio : 200€ – 400€
Logiciel audio intermédiaire (Reaper ou MuLab) : 60€
Local : une pièce entière dédiée à votre studio audio
Compétences Nécessaires
Techniques d’enregistrement avancées
Mixage
Mastering de base
Budget Total : 660€ – 1 360€
4. Le Studio Musiciens – Compositeurs
Si vous êtes compositeur ou musicien·ne, même amateur, vous avez intérêt à tout de suite envisager cette option, car vous êtes certain·ne d’avoir besoin d’un studio audio pour enregistrer, travailler vos compos, mixer les commandes musicales qui vous font ou vous feront vivre.
Le studio audio personnel est devenu un outil indispensable pour tous les musiciens et a fortiori pour tous les compositeurs.
Objectifs de Production
Production musicale de haute qualité
Enregistrements multipistes
Composition et arrangement
Moyens Techniques
Micros à ruban ou à condensateur : 1000€
Interface audio haut de gamme : 300€ – 600€
Moniteurs de studio : 300€ – 600€
Logiciel DAW professionnel (Cubase, Logic Pro ou Pro Tools) : 600€
Plugins professionnels Waves, Native : 1 500€
Local : grande pièce indépendante (sous-sol, garage, grenier aménagés)
Compétences Nécessaires
Techniques de prise de son stéréo et multipistes
Techniques de prise de son stéréo et multipistes
Mixage et mastering avancés
Connaissances en acoustique musicale, théorie musicale et pratique instrumentale
Vous poursuivez un but commercial avec votre studio audio, c’est à dire vendre vos prestations audio à des clients, entreprises, labels, musiciens etc …
Il vous faut alors une installation plus définitive et plus démonstrative. Votre studio audio doit donner confiance et impressionner vos futurs clients. Ce sera souvent la visite du studio audio qui décidera votre client, ou pas !
Evidemment, derrière le visuel, le design et l’étalage des machines, il vous faudra assurer au niveau du résultat.
Objectifs de Production
Services d’enregistrement audio pour musiciens, compositeurs, entreprises, agences de communication et boites de production audiovisuelle
Production musicale, audiovisuelle
Post-production : doublage de voix, mixage de films, mastering …
Moyens Techniques
Micros de studios professionnels : 1 000€ – 2 000€
Équipement de traitement acoustique : 1 000€ – 2 000€
Moniteurs de studio : 600€ – 1 500€
Table de mixage : 5 000€
Logiciels professionnels spécialisés Cubase, Protools, Logic Pro, Final Cut Pro, Première : 3 000€
Plugins professionnels Waves, Native : 1 500€
Local : indépendant avec plusieurs pièces et pouvant accueillir des clients
Compétences Nécessaires
Gestion de projet
Toutes techniques audio et de post-production
Marketing et relations clients
Budget Total : 12 000€ – 15 000€
6. Le Studio Audio Professionnel
C’est le grand studio, bien équipé, bien installé, cossu et capable d’accueillir de grosses productions qui peuvent y mettre les moyens.
L’investissement peut être très conséquent. Le budget annoncé ci-dessous doit être considéré comme un minimum. Il faut donc avoir les reins solides, un projet construit et une grosse expérience professionnelle, ainsi que des références sérieuses dans le métier.
Je vous déconseille fortement de vous lancer sans tout çà et sans avoir élaboré un business plan très sérieux. La concurrence est rude et sévère dans le secteur.
Objectifs de Production
Production audio de niveau industriel
Services d’enregistrement multipistes, mixage et mastering pour la production musicale
Production pour médias et publicités
Moyens Techniques
Micros haut de gamme : 5 000€ – 10 000€
Studio insonorisé : 10 000€ – 20 000€
Moniteurs de studio : 1 000€ – 2 000€
Table de mixage : 5 000€
Logiciels de pointe : 3 000€
Plugins professionnels Waves, Native : 1 500€
Compétences Nécessaires
Expertise en ingénierie du son
Gestion d’équipe
Networking professionnel
Budget Total : 25 500€ – 41 500€
Pour aller plus loin
Voilà, vous avez maintenant une idée des différentes options qui s’offrent à vous en matière de studio audio. Chaque option a ses avantages et inconvénients, mais surtout le choix dépendra de vos objectifs, de votre budget et de vos compétences. Alors, prêt à monter votre studio ?
Mais vous avez peut-être déjà commencé. Pouvez-vous évaluer votre studio audio et vous situer dans une de ces 6 options ?
Vous pouvez très bien commencer en amateur (option 1) et vouloir petit à petit vous professionnaliser. Jusqu’à peut-être même créer votre propre entreprise de production (options 5 et 6).
Mais pour aller plus loin, vous pouvez vous faire accompagner par des formateurs, des conseillers en audio professionnel. Ce sont souvent les mêmes.
En effet, internet et les réseaux sociaux peuvent vous apporter en la matière plein de connaissances en vrac, mais la cohérence ne peut se trouver qu’auprès de professionnels capables de transmettre leurs compétences, leurs savoirs, leur métier.
Audio Formations
Vous propose des formations en lien direct avec ce que nous venons d’évoquer dans cet article :
Si vous êtes musicien, producteur ou même podcasteur, l’idée de construire un home studio de qualité professionnelle a sans doute traversé votre esprit. Mais qui a les moyens de débourser une fortune en équipement ? Pas de panique ! Voici 9 conseils pour construire votre home studio pro avec un budget limité. Conseils pratiques et recommandations pour ne pas casser la banque.
Vous pouvez aussi écouter cet article :
1. Établissez et ajustez votre budget
Une approche intelligente commence par un budget bien défini. Utilisez des feuilles de calcul ou des applications de gestion de budget pour noter le coût de chaque élément dont vous aurez besoin : ordinateur, interface audio, microphone, logiciels, haut-parleurs, etc.
Ce budget initial n’est pas gravé dans le marbre. Le monde du matériel audio évolue constamment, et vous pourriez tomber sur une excellente affaire que vous ne voudriez pas manquer. Alors, ayez toujours un petit fonds d’urgence pour ces opportunités.
Nous reviendrons plus tard sur les priorités qui sont trop souvent méconnues et sujettes à des malentendus. Il est nécessaire de les connaitre pour construire votre home studio avec un budget limité.
2. Choisissez l’emplacement idéal
L’emplacement de votre home studio jouera un rôle primordial dans la qualité de vos enregistrements et de vos productions en général. Un espace loin des bruits de rue ou des pièces animées de la maison est idéal.
Tâchez également d’évaluer les éventuelles nuisances sonores que vous pourriez faire subir à vos voisins. Faites quelques tests préalables en collaboration avec eux. Il n’est pas rare qu’un projet de home studio dans un immeuble tombe à l’eau pour cette raison car l’isolation phonique est très technique et peut être très coûteuse.
Une pièce de volume important vous permettra de passer tous types de projets de production. Une pièce de 16m2 conviendra parfaitement pour vos projets solo. 60 m2 permettra d’enregistrer jusqu’à 8 musiciens en simultané.
Ne divisez pas votre pièce en 2 pour faire une cabine séparée. Ce serait dans la plupart des cas une très grave erreur !
3. Faites des recherches sur les équipements
Internet est une mine d’or d’informations. Utilisez des forums spécialisés, lisez des articles comparatifs et regardez des vidéos YouTube pour établir la liste de votre matériel. Consultez les sites de vente en ligne pour comparer les prix et lire les avis des utilisateurs.
Toutes ces recherches sont très utiles pour vous informer des tendances du marché de l’équipement. Attention toutefois de ne pas vous fier à ce que vous trouvez sur le web pour faire vos choix. Faites plutôt appel à une ou plusieurs personnes qualifiées pour faire le tri. Attention tout choix ou conseil peut être subjectif.
4. Achetez d’occasion pour votre home studio pro avec un budget limité
L’achat d’occasion est une excellente manière d’économiser, mais cela nécessite de prendre certaines précautions. Toujours vérifier l’état de l’équipement, demander des garanties, et si possible, rencontrer le vendeur pour tester l’appareil vous-même.
Mais il est certain qu’on peut trouver du matériel intéressant en très bon état sur des plateformes sécurisées comme Le Bon Coin. Par contre soyez très prudents sur les forums spécialisés et les groupes Facebook qui sont souvent peuplés d’escrocs.
Un conseil pour les paiements : jamais de liquide ! Utilisez les formules de paiement sécurisé (LeBonCoin) ou Paypal qui vous permettent également d’être remboursé en cas d’arnaque.
5. Investissez dans des bases solides
Ne lésinez pas sur l’ordinateur, l’interface audio, le micro et les haut-parleurs. Ils sont le cœur de votre home studio.
Un ordinateur rapide avec beaucoup de RAM et de stockage vous fera gagner du temps. Un ordinateur standard d’aujourd’hui avec 16Mo de RAM et un 500 Go d’espace disque suffisent largement pour faire de l’audio.
Une interface audio de qualité assurera que votre son est capturé fidèlement. Elle sera aussi fonction des projets audio que vous envisagez. Réaliser des podcasts peut même se faire sans interface audio.
Ce sont aussi deux postes que vous pouvez faire évoluer progressivement en fonction de vos besoins.
Un bon micro de studio peut faire la différence entre un son amateur et professionnel. Et les moniteurs de studio aussi sont très importants car ils vous permettent de contrôler efficacement votre son en mixage et mastering. Ce sont là 2 équipements durables, indémodables et indispensables.
Si vous vous équipez tout de suite avec une qualité suffisante, vous investissez là pour la vie. Alors, faites-en une priorité. Ci-dessous : un micro Neumann TLM103 et une paire de moniteurs Focal Alpha sont une base très solide pour votre home studio pro avec un budget limité.
6. Do It Yourself pour l’acoustique
Si vous êtes habile de vos mains, pourquoi ne pas créer vos propres solutions acoustiques ? Des panneaux faits maison utilisant de la laine de roche recouverte de tissu peuvent être à la fois efficaces et esthétiques.
Plus simplement des rideaux, des tentures font très souvent l’affaire pour améliorer efficacement l’acoustique pour un coût dérisoire. Cette étape vous permettra aussi de personnaliser votre espace tout en optimisant l’acoustique.
Un principe général est que l’utilisation de matériaux absorbants réduira les mauvaises réflexions surtout dans les petites pièces.
Et ne confondez pas isolation phonique et traitement acoustique.
7. Logiciels gratuits ou open-source
Pas besoin de casser tout de suite la tirelire pour de gros logiciels. Audacity, Reaper, et même certains DAWs (Digital Audio Workstations) proposent des versions gratuites ou peu coûteuses qui sont plus que suffisantes pour commencer.
Upgrader sera toujours possible lorsque vous en ressentirez le besoin et que vous aborderez de plus gros projets de production musicale.
8. Composez logiquement votre chaîne audio
Votre chaîne audio doit être bien pensée. Chaque élément, du micro à l’interface audio, puis au logiciel de mixage, doit être compatible avec les autres. Vérifiez les spécifications, les formats pris en charge et assurez-vous que tout est cohérent pour éviter les mauvaises surprises.
Attention donc aux solutions miracles ou aux marques exotiques. Par contre, si vous restez dans les marques et les produits standards sur le marché professionnel, vous réduisez considérablement les risques.
C’est inutile et même souvent nuisible de chercher l’originalité en matière d’équipement de studio. Ce n’est absolument pas là qu’il faut être créatif.
9. Économisez sur les accessoires, mais pas sur la qualité
Les accessoires comme les câbles, les supports de micro et les filtres anti-pop peuvent être coûteux. Cependant, il existe des alternatives économiques qui ne sacrifient pas la qualité. Comparez les prix en ligne, cherchez des lots ou des offres groupées, des promos et lisez toujours les avis avant d’acheter.
Un conseil personnel pour construire votre home studio pro avec un budget limité. Et je l’assume à 300% : ne faites pas trop confiance aux magasins du coin dont les vendeurs vont très souvent vous conseiller ce qu’ils ont dans la boutique et pas ce dont vous avez besoin. Il y a là un piège énorme à éviter absolument pour tous vos achats !
Conclusion
Créer votre home studio pro avec un budget limité est non seulement possible, mais aussi très réalisable. Ces premiers conseils ont pour objectif de vous fournir des informations nécessaires pour vous éviter de commettre de grosses erreurs.
Si vous voulez aller plus loin dans la mise en place de votre propre espace de création, ne vous précipitez pas ! Et dites-vous bien que la meilleure manière de ne pas vous planter est de prendre le temps d’acquérir les compétences adéquates.
Toute bonne formation audio commence d’ailleurs par faire le tour de cette question afin de poser préalablement des bases techniques saines et efficaces.
Pour aller plus loin
Audio Formations vous propose des formations professionnelles continues en ligne qui prennent toutes en compte cette étape cruciale de l’équipement pour vous permettre de créer votre home studio pro avec un budget limité :
Dans le monde de la production audio, la performance de votre ordinateur est essentielle. Que vous soyez musicien, producteur ou technicien, vous avez probablement déjà rencontré ce problème : la saturation du processeur lors de l’utilisation de votre logiciel audio.
Ce problème peut bloquer votre processus créatif et affecter la qualité de votre travail. Nous allons explorer pourquoi il se produit une saturation du processeur et comment vous pouvez la résoudre.
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Comprendre le rôle du processeur dans la production audio
Le processeur, ou CPU, est le cerveau de votre ordinateur. Il est responsable de l’exécution des instructions de chaque programme que vous utilisez, y compris vos logiciels audio. En production audio, le processeur joue un rôle crucial dans le traitement des effets, des plugins, du mixage et plus encore : il calcule en temps réel tous les paramètres des sons qui sont lus ou enregistrés.
Mine de rien, c’est un travail énorme !
La saturation du processeur se produit à chaque fois que votre CPU est surchargé par trop de tâches à la fois, trop de calcul en temps réel. Cela peut se manifester par des problèmes que vous connaissez bien : des clics, des pops ou des retards dans votre audio, ce qui peut rendre votre travail de production carrément impossible en enregistrement, comme en mixage..
Pourquoi la saturation du processeur se produit dans votre logiciel audio ?
Il y a plusieurs raisons. L’une des causes les plus courantes est l’utilisation excessive de plugins ou d’effets. Chaque plugin que vous utilisez nécessite une certaine quantité de ressources CPU pour fonctionner. Si vous utilisez trop de plugins à la fois, ou si vous utilisez des plugins particulièrement gourmands en ressources, cela peut surcharger votre processeur.
De plus, la configuration de votre ordinateur peut également jouer un rôle. Par exemple, si votre ordinateur a une faible quantité de mémoire RAM ou un processeur plus ancien, il peut avoir du mal à gérer des tâches de production audio complexes.
Mais la saturation du processeur peut provenir d’autres mauvaises pratiques.
Comment prévenir et résoudre la saturation du processeur
La saturation du processeur peut être un défi majeur dans la production audio, mais il existe plusieurs stratégies que vous pouvez utiliser pour prévenir et résoudre le problème.
Voici 8 conseils détaillés pour optimiser l’utilisation de votre processeur :
Gérez correctement vos plugins : Les plugins sont essentiels pour la production audio, mais ils peuvent aussi être gourmands en ressources. Essayez de limiter le nombre de plugins que vous utilisez à la fois. Si vous utilisez un plugin qui est particulièrement gourmand en ressources, envisagez de chercher une alternative plus légère. De plus, n’oubliez pas de désactiver ou de supprimer les plugins que vous n’êtes pas en train d’utiliser. Chaque plugin actif consomme une partie de la puissance de votre processeur, même s’il n’est pas utilisé dans votre projet actuel.
Soignez vos prises de son : Avez-vous vraiment besoin de placer sur chaque piste un égaliseur à 4 bandes, un compresseur et une réverb ? Certainement pas ! Rien que çà peut être la cause de la saturation du processeur dans un projet de 16 pistes. Alors il existe une stratégie à 200% de rendement pour vos productions : soigner vos prises de son avec un seul bon micro, bien placé devant votre instrument, sans aucun effet ni égalisation à la prise, directement vers votre préampli d’entrée. En prenant cette précaution, vous n’aurez quasiment pas besoin de plugins sur votre piste, donc vous allez réduire drastiquement les risques de saturation du processeur et en plus le son de votre production n’en sera que meilleur.
Utilisez les effets de réverbération en send, pas en insert : Les effets de réverbération sont sans doute les plus gourmands en ressources CPU. Ils sont souvent la cause de la saturation du processeur. Une technique courante pour économiser les ressources du processeur est d’utiliser ces effets en send, plutôt qu’en insert. Lorsque vous utilisez un effet en send, vous créez une piste d’effet séparée que vous pouvez utiliser pour plusieurs pistes. Cela signifie que votre processeur n’a besoin de traiter l’effet qu’une seule fois, plutôt que de le traiter séparément pour chaque piste. C’est une technique particulièrement utile pour les effets de réverbération, qui sont souvent utilisés sur plusieurs pistes dans un mix.
Réglez vos paramètres de qualité : De nombreux logiciels audio vous permettent de régler les paramètres de qualité. Ils peuvent affecter la quantité de ressources CPU que votre logiciel utilise. Par exemple, des paramètres de qualité plus élevés peuvent produire un son de meilleure qualité, mais ils peuvent aussi surcharger votre processeur. Si vous rencontrez des problèmes de saturation du processeur, essayez de réduire ces paramètres. Vous pouvez également essayer de travailler avec des paramètres de qualité inférieurs pendant la phase de création, puis augmenter la qualité lorsque vous êtes prêt à finaliser votre projet. Les paramètres de qualité dans les logiciels audio se réfèrent généralement à la résolution et à la profondeur de bit de l’audio que vous travaillez. Ces paramètres peuvent avoir un impact significatif sur la consommation de ressources CPU, donc sur une éventuelle saturation du processeur.
La résolution audio souvent mesurée en kilohertz (kHz), détermine la fréquence d’échantillonnage de votre audio. Une résolution plus élevée signifie que l’audio est échantillonné plus fréquemment, ce qui peut produire un son de meilleure qualité. Cependant, une résolution plus élevée nécessite également plus de ressources CPU. Par exemple, travailler avec de l’audio à 96 kHz nécessite plus de ressources CPU que de travailler avec de l’audio à 44,1 kHz. Alors 48 kHz est une résolution se qualité et pas trop gourmande.
La profondeur de bit mesurée en bits, détermine la quantité de données utilisées pour représenter chaque échantillon audio. Une profondeur de bit plus élevée peut produire un son de meilleure qualité, mais elle nécessite également plus de ressources CPU. Par exemple, travailler avec de l’audio à 32 bits est plus gourmand que de travailler avec de l’audio à 16 bits. 24 bits est tout à fait raisonnable et suffisant même pour les calculs très complexes. Dans votre logiciel audio, vous pouvez ajuster ces paramètres de qualité en fonction de vos besoins. Si vous rencontrez des problèmes de saturation du processeur, vous pouvez essayer de réduire la résolution ou la profondeur de bit de votre projet. Cependant, gardez à l’esprit que cela peut également affecter la qualité de votre son. Il est donc important de trouver un équilibre entre la qualité du son et les performances de votre processeur. Définitivement, 24 bits 48 kHz est l’idéal pour éviter une saturation du processeur !
Améliorez la configuration de votre ordinateur : Si votre ordinateur a du mal à gérer vos projets audio, il se peut que vous ayez besoin d’améliorer sa configuration. L’ajout de mémoire RAM peut aider votre ordinateur à gérer plus efficacement plusieurs tâches à la fois. On recommande en général 16 Mb de Ram au minimum.
De même, la mise à niveau de votre processeur peut augmenter la quantité de traitement que votre ordinateur peut gérer. Mais c’est rare, car les ordinateurs d’aujourd’hui ont des processeurs largement suffisants pour traiter l’audio. Bien ventiler votre machine en période de canicule peut aussi être nécessaire pour maintenir les performances et éviter la saturation du processeur.
Utilisez des outils de surveillance du processeur : Ils sont nombreux et peuvent vous donner une idée de la quantité de ressources CPU que vos logiciels et plugins utilisent, et vous aider à identifier les problèmes potentiels avant qu’ils ne provoquent une saturation du processeur. Certains logiciels audio ont même des outils de surveillance intégrés que vous pouvez utiliser.
Gestionnaire des tâches (Windows) / Moniteur d’activité (Mac) : Ces outils intégrés à votre système d’exploitation vous permettent de voir combien de ressources CPU sont utilisées par chaque application et processus sur votre ordinateur. Ils peuvent vous aider à identifier les applications qui consomment beaucoup de ressources CPU.
CPU-Z : C’est un outil gratuit qui fournit des informations détaillées sur votre processeur, y compris sa charge actuelle. Il est disponible pour Windows et Android.
HWMonitor : C’est un outil de surveillance du matériel qui peut vous donner des informations détaillées sur l’utilisation de votre processeur, ainsi que sur d’autres aspects de votre système, comme la température de votre processeur et la vitesse de votre ventilateur. Il est disponible pour Windows.
iStat Menus (Mac) : C’est un outil de surveillance du système pour Mac qui peut vous donner des informations détaillées sur l’utilisation de votre processeur, ainsi que sur d’autres aspects de votre système.
Intel Power Gadget : Si vous avez un processeur Intel, cet outil peut vous donner des informations détaillées sur l’utilisation de votre processeur et sa température. Cependant, gardez à l’esprit que la surveillance constante de votre processeur peut également consommer des ressources, donc utilisez ces outils de manière judicieuse, c’est à dire pas en permanence.
Optimisez votre système d’exploitation : Votre système d’exploitation peut également affecter les performances de votre processeur. Assurez-vous que votre système d’exploitation est à jour et que vous avez désactivé toutes les applications et services inutiles qui pourraient consommer des ressources CPU.
Lorsque vous faites du son ou de la vidéo, déconnectez-vous d’internet et fermez toutes les autres applications. De plus, certains systèmes d’exploitation ont des paramètres d’optimisation spécifiques que vous pouvez ajuster pour améliorer les performances de votre processeur.
Utilisez le rendu hors ligne : Le rendu hors ligne, ou « bounce » ou encore « gel de piste » est une technique utilisée dans la production audio pour réduire la charge sur le processeur de l’ordinateur. Lorsque vous « gelez » une piste, le logiciel audio crée une version temporaire de la piste avec tous les effets et plugins appliqués. Cette version est enregistrée en tant que fichier audio, ce qui signifie que le logiciel n’a plus besoin de traiter les effets et plugins en temps réel. Voici comment cela fonctionne généralement :
– Sélectionnez la piste à geler : Choisissez la piste sur laquelle vous avez appliqué des effets ou des plugins qui consomment beaucoup de ressources CPU.
– Gelez la piste : Utilisez la fonction de gel de piste de votre logiciel audio pour créer une version audio de la piste. Cette version inclura tous les effets et plugins que vous avez appliqués à la piste.
– Travaillez sur votre projet : Une fois la piste gelée, vous pouvez continuer à travailler sur votre projet comme d’habitude. La piste gelée sera lue comme un fichier audio normal, ce qui signifie qu’elle utilisera beaucoup moins de ressources CPU.
– Dégelez la piste si nécessaire : Si vous devez apporter des modifications à la piste, vous pouvez la « dégeler », ce qui vous permettra de modifier les effets et les plugins. Une fois que vous avez terminé, vous pouvez à nouveau geler la piste pour réduire la charge sur votre processeur. Le gel de piste est un outil très utile pour éviter la saturation du processeur, surtout si vous travaillez sur un projet complexe avec de nombreux effets et plugins.
Cependant, gardez à l’esprit que le gel de piste crée une version audio de la piste à un moment précis, donc si vous apportez des modifications à la piste après l’avoir gelée, vous devrez la dégeler et la regeler pour que ces modifications soient prises en compte.
En mettant en pratique ces conseils, vous pouvez prévenir la saturation du processeur, optimiser son utilisation et améliorer la qualité de votre production audio.
Pour conclure et aller plus loin
La saturation du processeur peut être un obstacle majeur dans la production audio, mais en comprenant pourquoi cela se produit et en prenant des mesures pour le prévenir et le résoudre, vous pouvez améliorer la performance de votre ordinateur et la qualité de votre travail. Pas la peine de changer d’ordinateur, commencez par bien l’utiliser.
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Pour aller plus loin, gagner beaucoup de temps et atteindre une qualité professionnelle pour vos productions audio et musicales, vous avez sans doute besoin de vous former sérieusement.