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Category Archives for "Sur scène – live electronics"

Les 6 pôles de valeur de la création

Les 2 hémisphères du cerveau concourent au processus de création


Dans le processus de la création, chaque choix, chaque acte, repose sur un équilibre délicat entre plusieurs oppositions. Ces oppositions, ou "pôles de valeur", sont intrinsèquement liés tant au fonctionnement de notre cerveau qu'à celui de notre société.
On peut matérialiser ces oppositions en 3 axes. 


Pour comprendre ces dynamiques de la création, on peut essentiellement examiner ces 6 pôles en 3 couples de valeurs : Contrainte-Liberté, Technique-Invention, Passé-Futur. Chaque couple évoque une tension, un dialogue nécessaire à l’acte de création. Explorons-les ensemble.

Contrainte – Liberté : L’équilibre entre rigueur et spontanéité

La création, quelle qu’elle soit, se situe toujours quelque part sur cet axe entre ces deux pôles extrêmes : la contrainte et la liberté.

La Contrainte : un cadre stimulant pour la création

La contrainte, loin d’être un frein à la création, en est souvent le moteur. Que ce soit une limitation de moyens, des règles esthétiques ou techniques, ou encore des délais serrés, ces restrictions forcent à sortir des sentiers battus.

Les contraintes stimulent l’ingéniosité. En musique, par exemple, travailler avec une gamme restreinte ou un nombre limité de pistes peut pousser à des solutions innovantes que l’on n’aurait pas trouvées dans un cadre illimité.

Prenons l’exemple de la musique électronique : un artiste qui a accès à un synthétiseur analogique doit tirer parti de chaque sonorité, en modifiant à l’extrême les paramètres pour créer des textures uniques. Cette contrainte technique engendre alors de nouvelles formes d’expression.

La Liberté : l’espace de l’imagination

De l’autre côté, la liberté est l’espace où tout est possible. La page blanche, le studio vide, ou encore un morceau à inventer : c’est dans ce vide que surgit la magie de la création. C’est la liberté de rêver, d’expérimenter sans se soucier des règles ou des attentes. La liberté permet à l’artiste d’aller au-delà de ce qu’il connaît, de se laisser porter par l’inspiration et l’instinct.

Cependant, cette liberté totale peut aussi désorienter. Sans contrainte dans son parcours de création, l’artiste peut se perdre, procrastiner ou être paralysé par trop de choix. C’est souvent dans l’interaction entre la contrainte et la liberté que naissent les créations les plus marquantes.

Les 3 axes, les 6 pôles de la création et leur situation dans les 2 hémisphères de notre cerveau

Technique – Invention : Le rôle de l’outil et de l’innovation

Dans le processus de la création, la technique et l’invention sont les pôles complémentaires du 2ème axe.

La Technique : la maîtrise des outils

La technique représente la compétence, la maîtrise des outils et des méthodes. C’est une base nécessaire : sans une solide connaissance technique, l’artiste ne peut pas pleinement réaliser ses idées.

Par exemple, dans la musique, comprendre comment utiliser une station audio-numérique, savoir enregistrer des voix correctement ou mixer des sons sont des prérequis pour aller plus loin dans la production.

Cette maîtrise technique est souvent acquise à travers des années d’apprentissage, d’essais et d’erreurs. Un guitariste, par exemple, doit d’abord apprendre les accords et maîtriser son instrument avant de pouvoir improviser et composer.

Ce qui nous dirige vers la question de la connaissance théorique en musique : maitriser le solfège, l’harmonie, les différents styles et traditions musicales dans le temps et dans le mone.

L’Invention : sortir des sentiers battus

L’invention c’est l’innovation, le moment où l’artiste transcende la technique pour apporter quelque chose de nouveau. C’est le moment de liberté où l’artiste se permet d’expérimenter avec les outils à sa disposition pour créer quelque chose d’inédit. Elle consiste à explorer des chemins inconnus, souvent en rompant avec les conventions établies.

Même dans la musique pop, un artiste comme David Bowie a constamment réinventé sa musique, non seulement en innovant techniquement, mais aussi en remettant en question les formats et les genres musicaux. Il utilisait les techniques existantes pour les transformer en une création totalement novatrice.

Interaction entre technique et invention

Nous venons de le voir, ces deux pôles sont opposés, mais aussi se nourrissent mutuellement. La technique seule est stérile si elle n’est pas mise au service de l’invention. De même, sans technique, l’invention peut manquer de structure et de force. L’artiste doit naviguer entre ces deux pôles pour réaliser une création ambitieuse et aboutie.

Passé – Futur : Inspirations d’hier et perspectives de demain

C’est notre 3ème axe dans le processus de la création.

Le Passé : un héritage créatif

Comme chacun d’entre nous, l’artiste est ancré dans une histoire, une tradition, un héritage. Le passé nourrit la création, que ce soit à travers des références culturelles, des styles, ou des techniques apprises des générations précédentes.

La connaissance de cet héritage permet à l’artiste de se situer dans un contexte, d’enrichir ses créations avec des références conscientes ou inconscientes.

Par exemple, dans la musique, de nombreux genres contemporains trouvent leurs racines dans des traditions anciennes. Le jazz, par exemple, puise dans le blues et la musique classique, tandis que la musique électronique d’aujourd’hui s’appuie souvent sur les premières expérimentations sonores du XXe siècle.

Le Futur : innovation et anticipation

Mais la création ne se limite pas à ce qui a été fait. Elle est aussi tournée vers le futur, vers l’exploration de nouvelles formes, de nouvelles idées, de nouveaux outils.

L’artiste doit anticiper, parfois imaginer des réalités qui n’existent pas encore. C’est cette tension vers l’avenir qui permet aux créateurs de repousser les frontières de leur art. C’est aussi le rôle social majeur des artistes dans la société : inventer des maquettes pour le futur.

Le futur, c’est aussi la technologie. Aujourd’hui, avec l’IA, la réalité augmentée ou la musique générée par des algorithmes, l’artiste est confronté à des possibilités encore impensables il y a quelques années.

Le dialogue entre passé et futur

Ainsi, le passé et le futur se répondent dans le processus de création. Le passé ancre, le futur propulse. En réinventant le passé, en l’adaptant aux enjeux contemporains, l’artiste crée une œuvre résolument nouvelle, mais porteuse d’un héritage.

Et très souvent, il est nécessaire pour l’artiste de revenir aux sources, de revisiter les créations passées pour consolider sa création au présent et dans le futur.

un artiste sonore en pleine création dans son studio

Des exemples concrets dans la création musicale et multimédia

Dans la musique et la production multimédia, ces 6 pôles de la création sont omniprésents.

Prenons l’exemple de la production d’un morceau de musique électronique. Le producteur est contraint par les outils à sa disposition (synthés, échantillons, logiciel…), mais libre d’expérimenter avec ces outils pour créer des sons uniques.

La maîtrise technique (le mixage, l’arrangement) est nécessaire pour donner vie à l’invention. Et il puise dans des influences passées (disco, funk, house, classique , jazz, pop, rock …) tout en cherchant à créer un son futuriste.

Les 2 cerveaux : Gauche et Droit

Notre cerveau fonctionne selon deux modes distincts, mais complémentaires, localisés chacun dans un hémisphère, le gauche et le droit.

Le cerveau gauche : logique et structuration

L’hémisphère gauche est souvent associé à la logique, à l’analyse, à la rationalité. C’est lui qui nous permet de maîtriser les techniques, de respecter les contraintes, d’organiser notre processus de création. Il est le cerveau de la méthode, celui qui pose des bases solides pour l’élaboration d’une œuvre.

Le cerveau droit : intuition et créativité

Le cerveau droit, en revanche, est celui de l’intuition, de l’émotion, de l’imaginaire. C’est lui qui permet d’innover, de se libérer des règles, d’imaginer, de rêver des mondes nouveaux. C’est lui qui est à l’origine de l’invention, de l’audace artistique.

Une interaction continue

Comme pour toutes les actions dans notre vie courante, le processus de création repose sur l’interaction entre ces deux modes de pensée. L’artiste doit sans cesse naviguer entre l’organisation logique et l’exploration intuitive pour donner naissance à des créations équilibrées, à la fois structurées et inventives.

Conclusion : Harmoniser les tensions de la création

Si on les situe sur 3 axes, ces six pôles de valeur s’opposent 2 à 2 et opèrent grâce aux 2 hémisphères de notre cerveau.

Mais en réalité, ils peuvent très bien ne pas s’opposer, mais se compléter. Le véritable processus de création consiste même à naviguer entre ces tensions, à harmoniser contrainte et liberté, technique et invention, passé et futur. C’est de cette interaction que naît la richesse artistique.

Chaque artiste, chaque créateur doit trouver son propre équilibre entre ces pôles, en fonction de son projet, de ses aspirations, de ses outils. C’est cet équilibre, cette gestion de toutes ces contradictions, propre à chacun, qui fait la singularité et la valeur de sa création.

Pour aller plus loin dans la création musicale et multimédia

Si vous êtes dans la création musicale, mais aussi de contenus web, méditez et appliquez ces principes. Et n’oubliez jamais que vous n’êtes pas seul·e et que vous pouvez vous faire accompagner par des experts pour avancer plus vite.

Et notamment pour vous doter des bonnes méthodes, des bonnes techniques qui vont vous permettre de propulser vos pulsions et vos rêves de création.

La guitare sur la table ?

guitare électrique posée sur la table avec des pierres, des brindilles et des feuilles

Que se passerait-il si vous posiez votre guitare à plat sur une table ? Au lieu de la porter normalement… Et bien ça s’est passé dans les années 60-70 : des guitaristes pionniers ont ouvert la voie.

Vous pouvez écouter cet article :

Ces pionniers ont eu l’audace de poser leur guitare sur la table et ils ont inventé tout un tas de techniques et de dispositifs pour jouer de cette manière et produire des sons incroyables et innovants.

Avec des objets en bois, en métal, en papier, en carton, du tissu, des petits moteurs électriques, mais aussi tout simplement avec les mains.

Certains, comme Fred Frith, sont devenus des maitres dans l’art de préparer la guitare et ils ont inspiré une myriade de musiciens, improvisateurs ou compositeurs qui perpétuent cette tradition des musiques nouvelles.

Ce qui les a tous séduit c’est de pouvoir transformer leurs guitares en véritables usines à sons. On parle aussi de guitare augmentée, car petit à petit se sont aussi rajoutés l’électronique, le midi…

Un disque emblématique

Il existe un disque emblématique qui a ouvert les portes à toute une génération de guitaristes, dont je suis. Je veux parler du magnifique disque Guitar Solos de Fred Frith, paru sur Caroline Records en octobre 1974.

Frith y expérimente beaucoup de techniques spécifiques de guitare préparée qu’il développera plus tard au fil des années. Notons que toutes ne sont pas exactement de la guitare de table, mais la plupart utilisent des préparations spéciales à l’aide d’objets divers et variés.

Vous pouvez écouter cet album révolutionnaire à son époque et qui dépasse encore aujourd’hui toutes les classifications, sur le bandcamp de Fred :

https://fredfrith.bandcamp.com/album/guitar-solos

Des Objets sur la guitare ?

Et bien voilà : prenez votre guitare, électrique de préférence, posez la sur la table et là, comme par magie vous pouvez déjà utiliser vos 2 mains avec vos 10 doigts en percutant les cordes, en les chatouillant, en les grattant.

Mais vous pouvez aussi expérimenter avec toutes sortes d’objets, les poser, les glisser entre les cordes. No limit ! Votre imagination et vos oreilles vous emmènent dans un autre monde instrumental !

Objets métalliques, en bois, en verre, en pierre : chaque matériau va apporter des sonorités différentes. Mais c’est aussi la forme de l’objet appliqué qui va déterminer son jeu sur l’instrument et permettre de développer des sons et des dynamiques de jeu inouïes.

Drone guitar

Dans ce domaine il y a un petit bidule exceptionnel utilisé par beaucoup de guitaristes de tous styles : l’Ebow, ou l’archet électronique qui va vous permettre de produire des drones, des notes très longues et de les introduire dans votre jeu, dans votre panoplie sonore, que ce soit en guitare de table, préparée ou en guitare conventionnelle.

L’Ebow s’appuie sur 2 cordes et met en vibration continue la 3ème corde qui se trouve entre les deux.

50 ans après

1974/2024 ! A l’occasion de la réédition de son album Guitar Solos, Fred Frith a enregistré un nouvel album de guitare solos, sorti récemment en février 2024. Son titre Fifty. Vous pouvez l’écouter sur les plateformes numériques.

Ou bien encore acheter l’édition vinyle ou CD de ces 2 albums.

Les autres guitaristes emblématiques de la guitare préparée

Keith Rowe

  • Membre fondateur du groupe AMM, Keith Rowe utilise la guitare comme une surface sonore à préparer et manipuler.
  • Discographie : "A New Kind of Water" avec AMM, "The Room Extended".
  • Collaborations : John Tilbury, Christian Wolff, Toshimaru Nakamura.

Derek Bailey

  • Innovateur emblématique dans l'improvisation libre, Derek Bailey a souvent préparé sa guitare pour obtenir des sons uniques.
  • Discographie : "Improvisation" (1975), "Solo Guitar" (1971).
  • Collaborations : Evan Parker, Anthony Braxton, John Zorn.
  • Vidéo :
    Derek Bailey - Solo Guitar

Hans Reichel

  • Inventeur d'instruments, luthier expérimental, bien connu pour ses Daxophones et sa guitare préparée 
  • Discographie : "The Dawn of Dachsman" (1987), "Bonobo Beach" (1993).
  • Collaborations : Tom Cora, Fred Frith.
  • Vidéo : Hans Reichel - Daxophone and Prepared Guitar

Thurston Moore

  • Membre de Sonic Youth, Thurston Moore utilise des objets pour préparer sa guitare et créer des textures sonores inédites.
  • Discographie : "Psychic Hearts" (1995), "Demolished Thoughts" (2011).
  • Collaborations : Kim Gordon, Steve Shelley, John Zorn.
  • Vidéo : Thurston Moore - Solo Performance

Nels Cline

  • Guitariste du groupe Wilco, connu pour ses techniques de préparation de la guitare et son jeu expérimental.
  • Discographie : "Initiate" (2010), "Lovers" (2016).
  • Collaborations : Wilco, Thurston Moore, Mike Watt.

Eugene Chadbourne

  • Il utilise des objets variés pour préparer sa guitare, souvent acoustique, mêlant humour et expérimentation.
  • Discographie : "Solo Acoustic Guitar" (1975), "Corpses of Foreign War" (1986).
  • Collaborations : John Zorn, Henry Kaiser, Camper Van Beethoven.
  • Vidéo : Eugene Chadbourne - Live Performance

Marc Ribot

  • Connu pour sa polyvalence, Ribot utilise souvent des préparations pour explorer de nouveaux sons, mais il joue aussi de manière conventionnelle dans différents contextes, pop, rock, jazz.
  • Discographie : "Rootless Cosmopolitans" (1990), "YRU Still Here?" (2018).
  • Collaborations : Tom Waits, John Zorn, Elvis Costello.
  • Vidéo : Marc Ribot - Live Performance

Glenn Branca

  • Compositeur de musique expérimentale, ses œuvres pour orchestre de guitares incluent aussi des préparations.
  • Discographie : "The Ascension" (1981), "Symphony No. 9" (2007).
  • Collaborations : Lee Ranaldo, Thurston Moore.
  • Vidéo : Glenn Branca - The Ascension

Jim O'Rourke

  • Producteur et multi-instrumentiste, utilise des préparations de guitare dans ses œuvres solo et collaboratives, notamment en connectant sa guitare avec des synthés modulaires analogiques.
  • Discographie : "Bad Timing" (1997), "Simple Songs" (2015).
  • Collaborations : Sonic Youth, Wilco, Derek Bailey.
  • Vidéo : Jim O'Rourke in studio

Bruno de Chénerilles

  • J'utilise la guitare électrique sur table avec des objets prélevés dans la nature (pierres, brindilles...), mais aussi en utilisant les ressources de l'électronique live.
  • Discographie : "Move Sweet Move" (2005), Alien Disko (2023)...
  • Collaborations : Alesia Cosmos, Pierre Zeidler, Pascal Holtzer, Marie-Berthe Servier...
  • sur Bandcamp : Etude pour Guitare Electrique Echantillonnée

Pour conclure

Ces artistes, ces guitaristes ont tous apporté des contributions significatives à l'exploration et à l'innovation dans le champ de la guitare préparée, offrant ainsi une variété de sons et de techniques qui continuent d'inspirer les musiciens aujourd'hui.

Que vous soyez guitariste débutant ou expérimenté ou même non-guitariste, ces explorations, ces expérimentations peuvent vous ouvrir un nouveau monde musical, de sonorités rares.

Détourner un instrument de ses usages traditionnels, est une démarche créative qu'on peut appliquer à tous les domaines, même ceux qui ne semblent avoir aucun rapport avec la musique ou même avec l'art.

Prendre le contrepied est une stratégie créative très largement utilisée par les artistes, mais elle peut aussi faire partie intégrante de toute activité innovante dans tous les domaines.

Pour aller plus loin, si vous êtes musicien·ne, producteur, n'hésitez pas à expérimenter, acquérir de nouvelles connaissances techniques, musicales, de nouvelles compétences ...

Et formez-vous, sortez de votre zone de confort. Je pratique çà depuis plus de 40 ans dans ma carrière musicale. Si vous voulez profiter de mon expérience pour aller plus loin dans la vôtre, je ne peux que vous conseiller de me rejoindre en participant à cette formation :

Vous êtes musicien, musicienne, compositeur, compositrice, professionnel(le) ou amateur ?  Maitriser votre Production Musicale en ... Lire la suite

Theremin : l’ancêtre du synthé ?

Le 1er instrument électronique c’est sans doute le Theremin.
Il a été inventé en 1919 par l’ingénieur russe Leon Theremin. Instrument légendaire, c’est aussi le seul qui se joue sans jamais le toucher.

Vous pouvez écouter cet article :

Il est composé d’un boîtier électronique équipé de deux antennes, on produit les sons sans le toucher. Le plus souvent, la main droite commande la hauteur de la note, en jouant avec l’antenne verticale. L’antenne horizontale, en forme de boucle, est utilisée pour faire varier le volume.

L’histoire tourmentée de Léon Theremin

Ingénieur et inventeur génial, né à Saint-Petersbourg en 1896, Léon Theremin, Termen en russe, est soupçonné d’avoir été un espion russe envoyé aux Etats Unis par l’URSS dans les années 20.

C’est là qu’il fit la démonstration de son instrument révolutionnaire, le Theremin et qu’il rencontra une violoniste virtuose, Clara Rockmore. Elle se passionna pour l’instrument et développa la première technique de jeu spécifique à cet instrument.

L’ambition de Clara Rockmore était de pouvoir jouer le répertoire classique du violon à l’aide d’une technique des doigts très précise et originale. Il s’agissait de pouvoir jouer dans l’air des notes extrêmement précises, ainsi que de donner autant de nuances que nécessaire.

Puis il fut rappelé au bercail et envoyé sous contrôle dans un laboratoire au goulag par Staline. C’est là qu’il développa toute une série d’inventions électroniques dans le domaine de l’espionnage.



Quelques apparitions célèbres du Theremin au cinéma

Mais son passage à New York où il donna de nombreux concerts avec Clara Rockmore, a permis à son Theremin de faire son chemin auprès des compositeurs de films américains, tout d’abord.

Ensuite, cet instrument a marqué discrètement toute une époque au cinéma avant l’invention du synthé. Dès les années 40, on peut l’entendre dans des films noirs, comme La Maison du Docteur Edwards d’Alfred Hitchcock et dans les premiers films de science-fiction américains. Puis dans les années 60, le Theremin est immortalisé notamment par Captain Beefheart dans Electricity, par les Beach Boys dans leur célèbre morceau Good Vibrations.

Et ensuite, le Theremin a été utilisé jusqu’à nos jours dans une quantité incroyable de pièces de musique contemporaine, mais aussi de morceaux pop, rock, chanson, comme Whole Lotta Love de Led Zeppelin et encore beaucoup de musiques de films et de séries, comme Mars Attacks ! ou le générique de L’inspecteur Barnaby.

Par contre, en France à la même époque, les Ondes Martenot, une invention française, ont été plus souvent utilisées au cinéma. Beaucoup de compositeurs français, dont Olivier Messiaen, ont aussi composé un grand nombre de pièces classiques et contemporaines pour l’instrument.

Le Theremin, seul ancêtre du synthétiseur ?

Mais il y a un cousinage évident entre ces 2 instruments considérés comme les premiers instruments électroniques. Ils utilisent tous les deux un oscillateur électronique qui produit une onde sinusoïdale au son velouté caractéristique qui évoque le violon ou la voix humaine.

Au tout début des années 60, Robert Moog commença pour ainsi dire sa carrière d’ingénieur en électronique en réparant des Theremins et en est resté amoureux bien après ses créations de synthétiseurs beaucoup plus sophistiqués.

A tel point qu’il relança la fabrication des theremins dans les années 80 pour assurer sa pérennité. Son apport à l’instrument fut de réduire considérablement son encombrement et de remplacer les lampes par des transistors. Ceci le rendit plus compact mais aussi plus constant et moins fragile.

Aujourd’hui l’instrument est fabriqué par Moog Music et il est à la portée de tous les musiciens pour quelques centaines d’euros.

on joue le theremin avec les 2 mains sans le toucher

Jouer du theremin

La technique de jeu est à la fois simple et complexe. On utilise ses 2 mains mais jamais on ne touche le theremin. Plus on s’approche de l’antenne verticale, plus le son devient aigu. L’antenne de gauche sert à contrôler le volume, c’est une sorte de pédale d’expression.

Simplissime, me direz-vous ? Et saisissante, cette sensation de sculpter le son dans l’air avec ses mains, avec ses doigts. Oui, bien sûr ! Mais beaucoup plus compliqué de maitriser précisément les hauteurs, les tons, les demi-tons sans avoir l’appui d’un manche ou d’un clavier avec des touches.

D’ailleurs Clara Rockmore et d’autres spécialistes russes du theremin ont développé et codifié les techniques de jeu. L’instrument peut maintenant s’apprendre à l’aide de plusieurs méthodes existantes.

Alors vous l’avez entendu, ce son unique ? Ben oui pas beaucoup de réglages. En gros on a toujours le même son, ce son caractéristique, sinusoïdal. Mais on peut aussi faire de grandes choses en le branchant sur des pédales d’effets et là tout est possible !

Ecoutez :

 

A l’heure actuelle, le theremin est très souvent utilisé, mais comme instrument d’appoint, pour donner quelques touches sonores dans des arrangements de tous styles. Mais on attend avec impatience qu’un musicien, un compositeur lui donne ses lettres de noblesse en le plaçant au cœur d’une création musicale en position de soliste.

Pour aller plus loin

On a vu que le theremin est un instrument électronique primitif, mais dont l’originalité a toujours fait mouche et lui confère une certaine pérennité. D’autant plus que ce son analogique ne demande qu’à devenir une source pour toutes sortes de manipulations sonores numériques à effectuer en live ou en studio.

Si vous êtes intéressé·e, vous pouvez voir des vidéos et les modèles disponibles sur moogmusic.com. Et pourquoi ne pas utiliser un theremin dans vos créations musicales, dans vos prods ?

un theremin contemporain fabriqué par Moog Music

Le Theremin aujourd’hui

Si vous êtes intéressé·e, vous pouvez voir des vidéos et les modèles disponibles sur moogmusic.com.

Et pourquoi ne pas utiliser un theremin dans vos créations musicales, dans vos prods ?

 

Mais si vous êtes novice en production musicale, alors n’hésitez pas à vous former : c’est le meilleur moyen pour gagner du temps, apprendre les bonnes méthodes et s’approcher au plus vite du son professionnel :

Vous êtes musicien, musicienne, compositeur, compositrice, professionnel(le) ou amateur ?  Maitriser votre Production Musicale en ... Lire la suite

La Norme MIDI : pilier de la musique moderne et plus encore

schéma d'un dispositif dans la norme midi pour une régie de théatre

Dans le monde de la musique électronique et de la production, un petit acronyme règne en maître depuis des décennies : MIDI. Derrière ces quatre lettres se cache une révolution qui a transformé la façon dont nous créons, enregistrons et produisons la musique.

 Dans cet article, nous allons plonger dans l’univers de la Norme MIDI, comprendre son histoire, son fonctionnement et ses types de messages.

Vous pouvez aussi écouter cet article :

Qu’est-ce que la Norme MIDI ?

MIDI, qui signifie Musical Instrument Digital Interface, est un protocole de communication qui permet à tous les instruments de musique électroniques, ordinateurs et autres équipements de se connecter et de communiquer entre eux. Contrairement à l’audio, ce langage de communication ne transmet pas de son, mais des informations sur la manière de produire un son.

Histoire de la Norme MIDI

Elle est un pilier de la musique électronique et de la production musicale depuis sa création dans les années 1980. À l’époque, les musiciens et producteurs cherchaient un moyen de faire communiquer les instruments électroniques, qu’il s’agisse de synthétiseurs, de boîtes à rythmes ou de contrôleurs.

Elle est née de cette nécessité de communication et de synchronisation. Elle a été conçue pour permettre aux musiciens de contrôler et de synchroniser différents appareils électroniques de manière cohérente. La première version de la norme a été publiée en 1983, et depuis lors, elle a évolué pour devenir une norme universelle dans l’industrie musicale.

sur l'écran de l'ordinateur les pistes son sont enregistrées dans la Norme Midi

Fonctionnement de la Norme MIDI

Connectivité : Les appareils sont connectés les uns aux autres à l’aide de câbles MIDI standard. Cela permet une connexion simple et fiable entre les instruments électroniques qui sont tous compatibles.

Données : La communication repose ici sur des données numériques. Chaque note jouée, chaque mouvement de curseur, chaque changement de paramètre est transmis sous forme de données MIDI.

Canal : Des canaux permettent à plusieurs appareils de communiquer simultanément sans interférer les uns avec les autres. Il existe 16 canaux MIDI distincts, ce qui permet de contrôler plusieurs instruments en même temps.

Latence : Bien que la transmission des messages soit généralement rapide, il peut y avoir une légère latence lors de la transmission des données MIDI. Cela peut être un facteur important pour les musiciens en direct, il est donc essentiel de le minimiser.

    Les Messages MIDI

      Note-On/Note-Off : Les messages de Note-On indiquent le début d’une note, tandis que les messages de Note-Off indiquent la fin d’une note. Ces messages sont essentiels pour jouer de la musique avec des instruments MIDI.

      Contrôle : Les messages de contrôle MIDI permettent d’ajuster divers paramètres, tels que la modulation, le volume et le panoramique. Ils offrent un contrôle précis sur les nuances de la musique.

      Programme : Les messages de programme sont utilisés pour sélectionner des sons ou des presets sur les instruments MIDI. Ils permettent de changer de timbre instantanément.

      Sysex : Les messages SysEx (System Exclusive) sont plus avancés et peuvent être utilisés pour personnaliser des paramètres spécifiques propres à certains instruments électroniques particuliers, qui n’ont pas d’équivalent dans la Norme MIDI.

      Applications pratiques

      Pour les musiciens, producteurs et beatmakers, la Norme MIDI ouvre un monde de possibilités. Vous pouvez utiliser des claviers pour jouer des instruments virtuels, créer des séquences de batterie avec des contrôleurs et automatiser des paramètres dans votre logiciel de production. La Norme MIDI vous permet de donner vie à vos idées musicales de manière créative et précise.

      Les contrôleurs tels que les pads de batterie et les surfaces de contrôle, offrent une manière tactile d’interagir avec votre logiciel musical préféré. Vous pouvez créer des variations subtiles dans vos compositions ou des performances énergiques en direct.

      Depuis l’apparition des ipads et des iphones, plusieurs applis permettent de designer des interfaces MIDI originales et très puissantes sur ces surfaces tactiles.

      En résumé, la Norme MIDI est un outil essentiel pour les musiciens et producteurs modernes. En comprenant son histoire, son fonctionnement et ses messages, vous pouvez exploiter tout son potentiel pour créer de la musique exceptionnelle. Dans la partie suivante de l’article, nous allons en explorer quelques exemples concrets.

      la norme midi permet d'interconnecter tous les appareils et instruments électroniques du studio

      Quelques exemples concrets d’utilisation de la Norme Midi

      Création musicale

      Un exemple classique de l’utilisation de la Norme MIDI dans la production musicale est la création musicale à l’aide d’un clavier MIDI. Les musiciens peuvent connecter un clavier à leur logiciel de production, puis jouer des notes, des accords sur le clavier.

      Les données MIDI générées par ces notes sont ensuite enregistrées dans le logiciel sur des pistes MIDI. Cela permet notamment aux musiciens de composer de manière intuitive, puis d’éditer les notes individuellement et même d’expérimenter avec différentes sonorités et instruments virtuels pour donner vie à leur musique.

      Séquençage de batterie

      Les producteurs de musique électronique et les beatmakers utilisent souvent des contrôleurs pour séquencer des rythmes de batterie. À l’aide de pads de batterie, ils peuvent déclencher des échantillons de batterie en temps réel. Les données MIDI enregistrées, puis éditées, permettent de créer des séquences de batterie complexes, d’ajouter des variations de rythme et de créer des rythmes percutants. Cette approche permet une grande flexibilité dans la création de rythmes uniques pour différents genres musicaux, du hip-hop à la musique électronique.

      Automatisation des effets

      Un autre exemple puissant de l’utilisation de la Norme MIDI est l’automatisation des effets dans un logiciel de production. Les producteurs peuvent assigner des paramètres d’effets, tels que la réverbération ou le filtre, à des contrôleurs MIDI tels que des potentiomètres. Ensuite, ils peuvent enregistrer des mouvements en temps réel en ajustant les potentiomètres pendant la lecture. Les données MIDI résultantes sont utilisées pour automatiser ces effets, créant ainsi des transitions sonores fluides et des évolutions dynamiques dans la musique. Cela permet d’ajouter une dimension expressive à la production musicale.

      Ces exemples illustrent comment la Norme MIDI est un outil polyvalent et essentiel dans la création musicale moderne. Elle permet aux artistes de s’exprimer de manière créative, de contrôler précisément leurs compositions et de repousser les limites de leur musique.

      la norme midi permet de contrôler sur un ipad tout un home studio

      Le MIDI au delà de la musique

      Les interfaces de contrôle sur iPads

      En dehors de la musique, la Norme MIDI est devenue un élément clé dans la création d’interfaces de contrôle sur iPads. La plupart des applications sur iPad sont compatibles avec MIDI, ce qui permet aux utilisateurs de créer des surfaces de contrôle personnalisées pour diverses tâches.

      Par exemple, dans le domaine de la production audiovisuelle et de la sonorisation , les professionnels peuvent utiliser des iPads pour ajuster les paramètres d’éclairage, de son et de projection en temps réel. Cette flexibilité permet une interaction intuitive avec des équipements complexes, offrant un contrôle précis et une expérience utilisateur améliorée.

      Automatisation d’Installations Sonores ou Visuelles Interactives :

      La Norme MIDI est également largement utilisée dans le domaine de l’art interactif. Les artistes créent des installations sonores ou visuelles interactives qui réagissent aux données MIDI en temps réel.

      Par exemple, une installation artistique peut utiliser des capteurs pour détecter les mouvements du public et générer des données MIDI en fonction de ces mouvements. Ces données MIDI sont ensuite utilisées pour contrôler des éléments sonores ou visuels de l’installation, créant ainsi une expérience immersive et interactive pour les visiteurs.

      diagramme : la norme midi permet de contrôler tous les éléments scéniques au théatre

      Contrôle à Distance de Machineries pour le Spectacle Vivant :

      Dans le monde du spectacle vivant, la Norme MIDI est un atout majeur. Les ingénieurs et les techniciens peuvent utiliser des contrôleurs MIDI pour gérer à distance divers équipements scéniques, des éclairages aux décors en passant par les effets spéciaux. Cela permet des transitions fluides et précises pendant les représentations en direct. De plus, la Norme MIDI peut être intégrée à des systèmes de contrôle plus avancés, offrant ainsi une automatisation sophistiquée pour des spectacles de grande envergure.

      Donc elle ne se limite pas à la musique, mais s’étend à de nombreuses autres disciplines artistiques et techniques. Elle offre des moyens puissants de contrôler, d’automatiser et d’interagir avec une variété d’applications, que ce soit dans le domaine des arts visuels, du spectacle vivant ou de la création d’interfaces interactives. Sa polyvalence continue d’inspirer des innovations créatives à travers divers domaines.

      Pour Conclure

      La Norme MIDI est bien plus qu’un simple câble et des chiffres. Elle incarne d’abord l’essence de la créativité musicale moderne. Son histoire et son fonctionnement ont libéré tout le potentiel de la production musicale.

      Et elle est devenue une norme universelle, c’est sa grande force.

      Elle ne se limite pas à la musique, mais s’étend à de nombreuses autres disciplines artistiques et techniques. Elle offre des moyens puissants de contrôler, d’automatiser et d’interagir avec une variété d’applications, que ce soit dans le domaine des arts visuels, du spectacle vivant ou de la création d’interfaces interactives. Sa polyvalence continue d’inspirer des innovations créatives à travers divers domaines.

      Et cet outil puissant, universel et très simple est à la portée de tous, car il ne nécessite pas d’apprendre un langage informatique complexe.

      Pour aller plus loin

      Vous êtes musicien, musicienne, compositeur, compositrice, professionnel(le) ou amateur ?  Maitriser votre Production Musicale en Home Studio  Pour vous permettre de progresser efficacement, pas à pas, Etre accompagné·e vers la réussite de vos productions musicales, Atteindre le niveau professionnel dans toutes vos réalisations en home-studio  [ ... Lire la suite ]

      Le numérique accessible aux musiciens non-voyants ?

      numérique accessible Arturia Keylab 61

      Mettez-vous à la place d’un musicien ou d’une musicienne non-voyants. Il ou elle ne voit rien sur un écran et le tactile est pour lui ou pour elle un cauchemar. Alors les fabricants de synthés, de pianos numériques, de workstations pensent-ils à rendre leur matériel numérique accessible ? Nous avons rendez-vous avec 2 musiciens non-voyants qui témoignent.

      Vous pouvez également écouter intégralement cet article en audio :

      Le problème numéro 1 des non-voyants en informatique est qu’ils se heurtent quotidiennement à des applications, des sites web, des plateformes qui ne leur sont bien souvent pas accessibles. En effet, tous les éléments visuels doivent leur être accessibles par des raccourcis clavier combinés au lecteur audio d’écran qui leur décrit verbalement tout ce qui est à l’écran.

      Si vous êtes voyant, vous n’avez certainement pas conscience que lorsque vous travaillez sur ordinateur ou tout simplement lorsque vous naviguez sur internet, vous utilisez constamment vos yeux afin de lire, contrôler les différentes fonctions que vous actionnez sur votre écran.

      Alors maintenant, faites ce test : fermez les yeux ! Vous êtes dans la même situation qu’un non-voyant ou une non-voyante … C’est terminé : vous ne pouvez plus rien faire ou presque, pas même continuer à lire cet article. Alors imaginez un musicien ou une musicienne non-voyants sur sa station de travail numérique …

      Fort heureusement, il existe des outils qui peuvent rendre le numérique accessible : les raccourcis clavier et les lecteurs d’écran. Les non-voyants les utilisent au quotidien sur leur ordinateur. Encore faut-il que les applications, les plateformes web ou les instruments numériques soient eux-même accessibles, c’est à dire compatibles avec les lecteurs d’écran et manoeuvrables avec des raccourcis clavier.

      numérique accessible Arturia Keylab 61
      une partie des boutons physiques du tableau de bord du Keylab 61

      Or globalement, on en est loin, même si des lois obligent en théorie les développeurs à rendre le numérique accessible aux non-voyants. En France particulièrement, nous accusons un retard énorme en la matière. J’ai compris récemment que l’accessibilité numérique n’était pas enseignée aux futurs développeurs de sites web, d’applications numériques. Impensable !

      Dans le monde entier, ce sont les premiers concernés, les non-voyants qui s’attaquent à ce vaste problème. En effet, les nouvelles générations de non-voyants sont hyper-connectées et les outils informatiques, numériques leur sont d’une utilité folle dans leur vie quotidienne, tout comme dans leurs activités professionnelles. Et ils ont bien compris qu’il leur fallait se démener, lutter pour que les voyants leur rendent le numérique accessible.

      Plus fort encore, ce sont des développeurs non-voyants qui fabriquent le plus souvent les outils d’accessibilité pour leur communauté.

      Mais intéressons-nous maintenant au cas plus particulier des musiciens, musiciennes non-voyants. Tout comme les voyants, ils doivent pouvoir avoir accès aux logiciels audio, aux claviers, synthés, aux interfaces audio-numériques pour pouvoir produire leur propre musique dans leur home-studio.

      Dans ce domaine, rendre le numérique accessible est d’autant plus crucial que les logiciels, les interfaces sont très complexes, même pour les voyants. On ne peut les maitriser correctement qu’en suivant des formations techniques assez poussées.

      Nous avons rendez-vous avec 1 musicien et 1 musicienne non-voyants qui pratiquent au quotidien et sont de fervents facilitateurs du numérique accessible.

      Jason Dasent milite pour le numérique accessible

      numérique accessible - Jason Dasent dans son studio
      Jason Dasent au studio

      Originaire de la Trinidad et basé à Londres, Jason Dasent est plus qu’un musicien. En tant que producteur, ingénieur, claviériste et tout le reste, il fusionne la soul avec la pop et le funk avec des saveurs de calypso de sa Trinité natale. Mais en tant que personne malvoyante, il est très engagé à combler le fossé entre l’accessibilité et la créativité.

      Depuis plusieurs années, il a pris l’initiative de contacter les principaux fabricants d’équipement musical et de logiciels son afin de leur poser la question de l’accessibilité de leurs produits. Mais il n’a pas seulement alerté ces entreprises, il a aussi proposé ses services pour les aider à résoudre plus efficacement cette problématique.

      Et ces efforts portent leurs fruits : les rencontres à distance avec les développeurs et les responsables de ces marques posent les jalons de nombreuses collaborations qui aboutissent régulièrement à rendre le matos numérique accessible aux musiciens non-voyants.

      La collaboration avec le fabricant français Arturia est emblématique de son travail. L’équipe de Jason a travaillé avec les ingénieurs de la marque afin de rendre leur équipement numérique accessible aux musiciens et musiciennes non-voyants.

      Arturia : le matos numérique accessible

      Arturia est l’un des principaux développeurs mondiaux de logiciels de musique, de contrôleurs de studio, de synthétiseurs matériels et d’interfaces audio. En créant du matériel pour les musiciens professionnels et amateurs, le fabricant français leur propose des équipements à la fois faciles à utiliser, qui améliorent leur flux de travail et qui sonnent de manière très professionnelle.

      Arturia est très concerné par l’accessibilité aux musiciens non-voyants de son matériel. En lien avec Jason, leur équipe a développé cette fonctionnalité sur KeyLab et Analog Lab V qui sont donc particulièrement recommandés aux musiciens et producteurs non-voyants qui désirent utiliser clavier et banques d’instruments virtuels.

      Visitez le site web d’Arturia : https://www.arturia.com/

      Jason Dasent – KeyLab et Analog Lab V

      Dans cette vidéo en anglais, Jason Dasent nous montre comment il exploite les fonctionnalités d’accessibilité de KeyLab et Analog Lab V. Si vous êtes musicien, musicienne et non-voyant ou non voyante, vous n’aurez, je pense, aucun mal à comprendre ce qu’il se passe dans la démo de Jason, vous entendrez notamment le lecteur d’écran nommer les presets qu’il parcoure ou sélectionne.

      Jason Dasent montre l’accessibilité de Keylab et Analog Lab V

      Vous pouvez lire l’article complet sur Jason Dasent sur le site web d’Arturia. NB : le site est en anglais, si vous voulez y accéder en français, utilisez la fonction translate sur le navigateur Chrome.

      https://www.arturia.com/stories/jasondasent

      Amalia Abélard

      numérique accessible - portrait Amalia Abélard
      Amalia Abélard – portrait avec grand sourire

      Elle vit dans l’ile de La Réunion et elle est non-voyante. Elle joue de pas mal d’instruments : piano, synthés, batterie, basse et elle enregistre ses propres musiques chez elle. Elle joue en live avec d’autres musiciens voyants ou non-voyants dans des styles variés : jazz, pop, musique traditionnelle réunionnaise.

      Amalia réalise aussi ses propres podcasts autour de son activité musicale. Elle y propose ses musiques, des présentations d’instruments acoustiques, électroniques. Elle est donc particulièrement impliquée dans le numérique accessible au quotidien dans ses activités musicales.

      Elle a pris en main tout récemment le Genos Yamaha, un clavier arrangeur numérique, une workstation de haute volée qui va sans nul doute devenir son instrument numérique principal. Elle nous fait part de ses premières impressions en ce qui concerne son accessibilité et l’utilisation du guide vocal fourni avec le clavier.

      Amalia et le Genos Yamaha

      audio – Amalia nous explique en quoi le Genos est directement accessible aux non-voyants grâce à son guide vocal

      Vous pouvez retrouver Amalia sur son podcast La Fa Mi sur les principales plateformes de podcast comme Apple Podcasts, Google Podcasts, Spotify, Deezer etc …

      Yamaha et l’accessibilité

      Les pianos numériques Yamaha sont un standard tant pour les musiciens professionnels, qu’amateurs mais aussi pour toutes les écoles et les profs de musique. En soi, un piano numérique n’est pas un instrument numérique très complexe. On imagine bien qu’il suffit de pouvoir changer les sons de piano proposés.

      Sur les plus chers des pianos Yamaha, les Clavinova hauts de gamme, un guide audio permet aux non-voyants d’avoir plus de repères dans leurs réglages et leur navigation dans les bibliothèques de sons.

      Mais on remarque en général sur tous les pianos Yamaha que toutes les fonctions sont accessibles par des boutons physiques et que bien souvent même ils n’ont pas d’écran visuel ou tactile, ce qui les rend beaucoup plus accessibles que pas mal d’autres appareils des marques concurrentes.

      Pour aller plus loin

      Nous avons vu que le numérique accessible est nécessaire aux musiciens, musiciennes non-voyants pour pouvoir utiliser leurs instruments et leurs logiciels numériques. Mais les formations audio pour les non-voyants doivent leur être elles aussi accessibles. Or il n’en existe quasiment pas, que ce soit en ligne ou en présentiel.

      Voilà pourquoi dès 2020, nous (Audio Formations) avons décidé de prendre cette question du numérique accessible à bras le corps. Nous proposons aux non-voyants des versions 100% accessibles de nos formations en ligne.

      Les déficients visuels peuvent les suivre à domicile, ce qui est très important aussi pour eux. Elles sont en français et donc accessibles dans toute la francophonie.

      Les formations accessibles :

      Par les liens ci-dessous, vous pouvez accéder aux pages de présentation de ces formations. Bien évidemment ces 2 pages de présentation sont elles aussi accessibles à 100% aux déficients visuels.

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      Musique et technologies numériques – Augmenter les instruments et voix

      pour les musiciens - Live electronics with Lemur and Ableton Live

      Nouvelle session de formation - Automne 2020 - inscriptions ouvertes. 
      Les sons musicaux d'aujourd'hui, au 21ème siècle, sont électroniques. C'est le cas des 3/4 des sons dans les musiques enregistrées d'aujourd'hui. Musique et technologies numériques : Apprendre à augmenter les instrument et les voix.

      Ils font partie intégrante de notre paysage musical. Pour autant, les vrais instruments acoustiques sont loin d'être obsolètes, bien au contraire.

      Et pour peu qu'ils acceptent de flirter avec l'électronique, ils resteront les rois de la musique pour longtemps. C'est le mariage musique et technologies numériques.
      Mais, et là je m'adresse à vous les musiciens·nes, comment étendre les possibilités sonores de votre instrument ou de votre voix ? Peut-être utilisez-vous déjà un Looper ?, des pédales d'effets ?
      Et vous vous sentez limités·ées, très limltés·ées.

      Car vous voulez aller de l'avant, découvrir d'autres possibilités, pouvoir modeler les sons, jouer avec eux, élargir votre champ sonore.

      Je ne vais pas vous mentir, votre solution vous la trouverez dans l'informatique, les nouvelles technologies numériques.

      Alors, devez-vous apprendre à coder ? Apprendre à programmer ?
      Vous vous voyez déjà parti pour 2 ou même certainement 3 ans d'apprentissage intensif !

      Et vous êtes musicien·ne, comme moi. Ce qui vous intéresse c'est la musique, les sons. Pas d'aligner des lignes de code, des pages de code pour traiter vos sons.

      Mais ne vous inquiétez pas, aujourd'hui on peut faire autrement, ce n'est plus un problème.

      Musique et technologies numériques

      Pour ma part, depuis le début des années 80, je joue de plusieurs instruments acoustiques, électriques ou électroniques, j'improvise et je compose dans des styles très variés allant du funk, du blues à la musique électroacoustique, musique de films, pour des spectacles vivants.
      Et ce qui me passionne tout particulièrement, c'est ce qu'on nomme Live Electronics où on performe en manipulant les sons en direct. Au fil des années, j'ai développé des techniques très particulières pour expérimenter et jouer avec d'autres musiciens.
      Et mon plus grand plaisir maintenant, c'est de transmettre cette expérience.

      • Apprendre à coder ?
        J'ai bien peur que ce soit des années d'apprentissage avant d'arriver à faire des choses très simples, que vous utilisez déjà la plupart du temps avec vos pédales d'effets ou vos loopers.
        Donc à mon sens, beaucoup de perte de temps et d'énergie.

      • Apprendre Max-msp ou Pure Data ?
        Ca vous parle ? On a du déjà vous parler de ces systèmes de programmation qui étaient à la mode dans les musiques expérimentales et le spectacle vivant au tournant du siècle. Ces langages étaient censés être plus faciles à apprendre et à utiliser que le code pur. Bon courage !

      Combien d'entre vous sont passés par là et ont suivi des cours donnés par des ingénieurs de l'Ircam, totalement décalés de vos aspirations musicales ? Là encore beaucoup de temps perdu pour fabriquer des petits outils qui plantent tout le temps et qui en fait existent déjà. Pendant longtemps, musique et technologies numériques n'ont pas bon ménage. Personnellement, je connais bien et je m'y suis cassé le nez, comme la plupart d'entre nous.

      La métaphore de l'outil

      Pour bien saisir ces enjeux, permettez moi de vous donner un exemple :

      Imaginez qu'un menuisier se dise tout à coup : je veux fabriquer mes marteaux, mes scies, tous mes outils et mes machines, moi-même. Comme çà je ne dépendrai plus des fabricants, je n'aurai plus à les acheter et je les façonnerai exactement comme je le désire.

      Le voilà parti à apprendre un 2ème métier, celui de fabricant d'outils et de machines. Il lui faudrait sans doute toute une vie pour maitriser et arriver à égaler les excellents outils conçus au fil des siècles.

      Conclusion : jamais un menuisier ne se lancerait dans une telle aventure,
      Car son métier à lui, celui qu'il a appris, qu'il a déjà mis des années à apprendre , c'est : fabriquer des meubles, pas fabriquer des outils pour fabriquer des meubles.

      En musique et technologies numériques, c'est exactement la même chose.

      Pour vous, pour nous , les musiciens, ce qui nous intéresse c'est faire de la musique, jouer avec les sons de nos instruments, et non pas fabriquer nos instruments, nous ne sommes pas des luthiers. 
      Donc nous faisons confiance aux luthiers, car il y en a plein qui sont des génies, que ce soit dans la lutherie acoustique, électronique ou informatique. Et nous leur achetons des instruments, des outils.

      Et dans le domaine qui nous occupe ici, les années 90 ont vu se développer la MAO, les outils informatiques pour la musique : des logiciels, des plugins très sophistiqués.
      C'est incroyable ce qui s'est développé en musique et technologies numériques en à peine une dizaine d'années. Ces outils sont beaucoup moins chers que les outils analogiques et nous permettent de faire des merveilles en création et en production musicale avec un simple ordinateur portable.

      Mais depuis toujours, le désir le plus fort des musiciens c'est de faire du live, de la scène , de jouer en direct avec les sons.
      Et là ca se complique, allez jouer de la souris en live ! Cliquer sur vos sons, c'est totalement anti-musical.

      Alors des contrôleurs midi ont été inventés pour permettre aux musiciens électro de tourner des boutons, de taper sur des pads, de jouer avec les sons comme on joue avec ses dix doigts d'un instrument.

      surface de contrôle Trigger Finger - musique et technologies numériques

      Éditer

      Vous connaissez ces surfaces de contrôle hardware, ces contrôleurs midi qui sont souvent mal commodes, pas souples du tout.
      Par exemple : la TriggerFinger !

      Génial : vous auriez envie d'avoir 10 faders, mais sur le panneau de commande , vous n'en avez que 4 et il y a plein de boutons ou de pads dont vous n'auriez pas forcément besoin pour jouer cette création musicale bien particulière.. 

      De plus, ces boites en plastique coûtent cher. Pour quelques boutons !

      Le cœur du problème 

      c'est l'interface entre le musicien et les machines ! Retrouver un geste et des sensations instrumentales avec les machines.
      Prenez un moment pour réaliser çà, c'est extrêmement important, c'est capital !
      Pour le développement de votre pratique musicale.

      Alors, quantité de musiciens, dont moi-même, peut-être vous aussi d'ailleurs, ont utilisé avec bonheur les contrôleurs midi. Ne les jetez surtout pas, ils peuvent encore servir. Et comment ! 

      Et puis, tout d'un coup en 2010, une nouvelle technologie s'est répandue comme la poudre dans notre vie quotidienne et par ricochet, potentiellement, dans notre pratique de la musique.
      Et cela change tout !

      Personnellement, cela a changé ma vie de musicien. Car j'ai été parmi les pionniers qui ont sauté sur cette aubaine pour faire un bond en avant !

      Musique et technologies numériques : des outils intuitifs, souples et tactiles

      • Et si vous pouviez faire tout çà avec le logiciel audio le plus répandu chez les musiciens, un iPad et quelques pédales ou boutons ?

      • Construire des dispositifs de jeu pour votre instrument, votre voix ou votre groupe ou encore pour des installations sonores interactives, avec de la vidéo en plus ? Allez, avec de la vidéo !

      • Augmenter votre instrument , votre voix, traiter leur son en temps réel, les réinjecter et leur ouvrir un monde sonore inouï en les transformant en live.

      • Sans une seule ligne de code et avec des interfaces conviviales – user friendly, comme on dit – des interfaces tactiles que vous pourriez dessiner vous-même. Oui, très facilement et en fonction de vos besoins, selon vos désirs.

      Vous allez me dire :

      - Objection ! Il va falloir beaucoup de temps pour pouvoir apprendre tout çà. Des années, non ?

      - Non, non, non ! Vous n'avez pas encore tout à fait compris ... Alors, bien sûr,  je n'ai pas de recette miracle, il va falloir quand même bosser un peu, c'est clair ! On n'a rien sans rien …

      Sérieusement :

      • L'équivalent de 2 semaines de formation devraient suffire pour vous permettre d'acquérir un bon niveau et d'aboutir déjà des réalisations, peut-être même déjà au delà de ce que vous pouviez imaginer et ensuite pouvoir vous développer en autonomie dans ces pratiques de musique et technologies numériques.
        Comptons une
        Cinquantaine d'heures de formation, seulement, à répartir sur 3 semaines environ.

      • Et avec quelques applications seulement : 

        Ableton Live, le logiciel favori de tous les musiciens qui font du live, 
        Max4Live
        qui est inclus dans Ableton Live Suite,
        Lemur LE logiciel top pour designer des interfaces tactiles sur ipad ou smartphones,                   Les Grm Tools une suite de plugins très puissants, plébiscités par les musiciens electro.

      • Le seul langage à maitriser, c'est la norme midi : vous la pratiquez sans doute déjà, même sans le savoir, il y en a pour 1 heure d'apprentissage.

      • Un peu de théorie aussi : vous avez sans doute besoin d'une mise à niveau en midi, en Acoustique Musicale et en prise de son, pour maîtriser musique et technologies numériques.
        Et surtout beaucoup de
         pratique sur les applis, avec votre ordi, une interface audio, un iPad, quelques contrôleurs midi.

      Alors, vous allez me dire encore une fois :

      - Objection ! Une telle formation, ça coûte cher, très cher !

      - Ok, en toute transparence, c'est vrai. Vous avez raison, mais pas tant que çà ...

      Car vous avez très certainement droit à des prises en charge, puisque vous êtes musicien, compositeur, professeur de musique ou musicien-intervenant ou encore technicien son.
      Vous cotisez déjà pour votre formation professionnelle continue et donc vous avez sans doute des droits à formation à faire valoir pour la prise en charge d'une telle formation.

      Et je peux aussi vous aider à formuler votre demande et vous fournir les documents nécessaires. En effet, Audio Formations est un organisme de formation professionnelle continue, habilité à faire ce travail.

      musique et technologies numériques

      Éditer

      Pour aller plus loin

      Alors la solution pour vous, est-ce que nous l'avons ? Celle qui répond à vos besoins ? Celle qui va vous faire faire un bond en avant dans votre pratique musicale. Peut-être ...
      Vous voulez en savoir plus ?
      Moi aussi, je veux être certain de pouvoir répondre à vos attentes en musique et technologies numériques, de vous apporter tous les moyens de vous développer dans ce domaine.

      Attention, la nouvelle session de formation que nous proposons tombe dans une période bien précise et les places sont très limitées. Alors ne perdez pas de temps, allez voir tout de suite le programme, les modalités, le calendrier, tout est expliqué sur cette page de présentation.

      Et en fin de page, vous trouverez un formulaire pour nous renseigner sur votre profil professionnel, sur vos acquis, vos attentes et nous poser aussi vos questions.

      Remplissez le sans plus tarder et nous pourrons sur cette base vous contacter, en discuter, si vous le voulez, par téléphone ou par skype.

      Et c'est seulement là que vous pourrez vous décider en toute connaissance de cause, savoir si cette formation va vous convenir et mettre en route ou non, une inscription et une demande de prise en charge qui vous qualifieront. Et surtout, pas d'engagement nécessaire de votre part avant l'aboutissement de votre demande de prise en charge.

      Voilà pourquoi, je vous propose d'aller voir sans plus tarder le programme détaillé de la formation :  

      musique et technologies numériques

      A voir aussi


      Spectacle vivant – Numérique/analogique avec le Big VCA

      le Big VCA - face avant

      Les technologies numériques​ envahissent le spectacle vivant. ​Les techniciens-son et les musiciens ​utilisent des ordinateurs pour faire du son dans les spectacles vivants.
      George Dyson (Show​tronics) vous raconte comment il a inventé un nouvel appareil analogique pour faciliter et améliorer la diffusion sonore dans le spectacle vivant. ​

      Bruno de Chénerilles : - George, peux-tu nous expliquer en quelques mots ton parcours, ton activité professionnelle ?

      George Dyson : - J'ai commencé par un BTS audiovisuel à Angoulême. Je me suis dirigé vers ces études parce que j'étais musicien. Je jouais à la base dans plein de groupes et j'avais envie de faire des études, mais surtout de rester proche de la musique.

      A l'issue de ce BTS, je me suis retrouvé à travailler assez rapidement dans des théâtres à Toulouse en tant que régisseur pour différentes compagnies, un petit peu aussi en télé sur des tournages dans le Sud-Ouest et même sur des matchs de foot de rugby. 

      Mais c'est surtout vers le théâtre et la danse contemporaine que je me suis orienté. Il y a eu plusieurs rencontres décisives, notamment au Théâtre de la Cité à Toulouse.

      Conception du Big VCA pour le spectacle vivant

      BC : Qu'est-ce qui t'a amené à te lancer dans la conception d'un appareil électronique destiné à gérer le son en spectacle vivant ?

      GD : J'ai toujours eu une petite passion pour démonter des appareils, trafiquer, pour comprendre tous les appareils jusque dans leurs derniers retranchements. Comment ça peut fonctionner ? C'est quelque chose qui m'a toujours intéressé et je me suis retrouvé à faire des réparations, des choses comme ça.

      Après, j'ai fait beaucoup de tournées en spectacle vivant notamment avec un chorégraphe contemporain, Pierre Rigal. Beaucoup en France, à l'international aussi et je me suis rendu compte que dans notre secteur, les gens qui travaillent notamment au théatre et en danse contemporaine, on utilise des outils mais qui n'ont pas spécialement été conçus pour notre utilisation à nous et du coup, il y a des manques.

      Et notamment, j'utilisai un ordi, une carte son, un logiciel de diffusion et je n'avais pas vraiment besoin de console de mixage. Mais j'étais obligé de passer par la console parce qu'on ne peut pas brancher les sorties d'une carte son directement sur un système de diffusion.

      Et j'ai découvert que l'AFDAS pouvait me financer un projet individuel de formation. J'ai trouvé une formation qui m'intéressait beaucoup à l'AFPA de Toulouse, intitulée : électronicien de développement. J'ai monté un dossier et du coup je me suis lancé : j'ai fait une année de formation en électronique avec dans l'idée de développer une ou deux familles d'appareils auxquels je pensais. Des appareils dédiés aux régisseurs son.

      BC : C'est très intéressant. C'est parce que tu avais des idées à développer, le désir de concevoir des appareils, que tu as fait cette formation-là. Ta démarche est presque inhabituelle : les gens qui vont se lancer dans la conception d'un appareil ou dans n'importe quel travail de conception en général, ont en général la formation adéquate au départ. Alors que toi, c'est ta passion pour le spectacle vivant et tes idées qui t'ont poussé à faire une formation pour les réaliser. C'est bien çà ?

      GD : Tout à fait et après, c'est un peu la chance qu'on a aussi de vivre dans un pays formidable où on peut avoir une option de faire un congé individuel de formation pendant 1 an, avoir un organisme qui prend en charge la formation et qui nous rémunère pour ouvrir des portes, des possibilités. Et c'est vrai : je suis parti dans cette formation avec cette idée de développer un appareil dédié aux régisseurs son.

      Dans cette formation, j'avais des gens à côté de moi qui allaient finir en bureau d'études, chez Continental ou une autre société où on fait de l'électronique. Et moi, quand il a fallu chercher le stage à la fin de la formation, j'ai rencontré des entreprises dans l'électronique et le son, en leur disant : je viendrais bien faire mon stage chez vous mais pendant mon stage, j'aimerais commencer à développer un produit.
      Voilà, ça c'est l'appareil qui me manque quand je travaille en situation de spectacle vivant : c'est ça que j'aimerais commencer à développer chez vous.

      George Dyson spectacle vivant

      logo Big VCA spectacle vivant

      Se passer d'une table de mixage en live

      BC : George, explique-nous ce que c'est exactement ton Big VCA, l'appareil que tu as conçu et développé pour la gestion du son en spectacle vivant ?

      GD : Mon Big VCA, c'est la première interface analogique compacte qui permet de connecter les sorties d'une carte-son, de n'importe quelle carte-son avec des sorties analogiques, à n'importe quel système de diffusion avec des entrées analogiques. Cà paraît très simple comme ça.

      Mais juste pour résumer ce qui se passe quand on travaille avec un ordinateur et une carte son : on a 2, 6 ou 8 sorties qu'on ne peut pas vraiment connecter directement à un système de diffusion en salle.

      ​Il y a plusieurs raisons pour ça. La première c'est que, même si en informatique on a un gros gain en stabilité et en qualité de nos jours, il faut absolument avoir la main sur ces sorties. Si il y a un problème informatique de logiciel ou de hardware ou une erreur humaine, une fausse manip, ça pourrait être la cata pour les gens qui sont dans la salle.

      Et c'est la première raison, la plus importante qui nous oblige à passer par une table de mixage en sonorisation de spectacle vivant. Et moi j'en avais marre de brancher les sorties de ma carte son sur une table de mixage, pour faire un routing complètement droit , sans aucun traitement, juste pour avoir la main sur les sorties.

      Donc voilà, le Big VCA c'est une interface qui permet d'avoir une main sur les sorties d'une carte son pour ceux qui ont fait le choix de faire tous les traitements son de manière informatique en situation de spectacle vivant.

      BC : C'est la première raison, ok et ensuite ?

      GD : La deuxième raison, c'est d'avoir aussi un oeil sur les sorties, c'est-à-dire d'avoir des vu-mètres qui modulent pour savoir exactement les volumes qu'on envoie dans la diffusion. Ca permet quand il y a des moments un peu douteux, de vérifier un niveau tout de suite, visuellement.

      Et la troisième raison c'est que, autant au niveau des consoles, quelle que soit la marque et la qualité de console, il y a une norme de niveau en sortie, à 2 ou 3 dB près, autant sur les cartes-son, les niveaux sont très variables d'une carte à l'autre on peut avoir 5, 10 ou même 15 db de différence selon les modèles. Du coup, si on utilise une petite carte qui n'a pas le niveau suffisant pour les amplis et le système de diffusion, on n'est pas du tout dans les clous.

      Pour être un peu plus précis dans l'électronique, c'est une histoire de drivers de sortie. Les cartes-son sont conçues pour un environnement studio, avec des drivers en sortie qui ne sont pas forcément capables de driver des câbles de 50 de 100 ou de plusieurs centaines de mètres .

      Voilà. Donc, c'était mon but : avoir un étage de gain pour optimiser au mieux les sorties des cartes-son en salle.

      Le ,Big VCA de face spectacle vivant

      BC : Peux-tu maintenant préciser pour quelles situations techniques tu as conçu ton Big VCA ?

      GD : Je l'ai conçu en premier lieu pour les régies son de spectacle vivant, théâtre, danse contemporaine. Pour les situations audio dans lesquels il y a quelque chose qui ressemble à une régie son. Pas simplement une diffusion de CD.

      Mais dès qu'on a un ordi avec une carte son, éventuellement quelques micros et qu'on utilise 4, 6, 8 sorties, voilà ça c'est une configuration qui correspond à beaucoup de spectacles. Et j'ai conçu le Big VCA pour ces situations-là.

      A partir du moment où on a un ordi, une carte son et un logiciel de diffusion, j'ai trouvé qu'il était beaucoup plus simple de supprimer la console de mixage, puisqu'on peut faire tout le mixage sur l'ordinateur en évitant tous les allers et retours avec une console.

      BC : Exact, la console est déjà dans le logiciel de l'ordinateur, pour ainsi dire...

      GD : Voilà. J'ai trouvé qu'il était beaucoup plus simple d'avoir l'ordi, la carte son et quelques contrôleurs midi et du coup de pouvoir attaquer directement le système de diffusion pour ne pas se retrouver dans des situations où on a plein de points différents à gérer et plein de facteurs de distorsion et de bruit de fond.

      BC : Peux tu résumer les avantages du Big VCA par rapport à une configuration classique ? Et qui est concerné ?

      GD : On s'adresse à des gens qui font leur régie-son sur l'ordinateur. Et juste une petite parenthèse, il y a encore beaucoup de régisseurs-son qui ont un peupeur de brancher des micros directement sur leur carte-son, alors que ça fonctionne très bien.

      Pour expliquer les avantages du Big VCA par rapport à une configuration classique je dirais qu'il a une autre qualité dont je me suis rendu compte en le testant sur le terrain. La philosophie, on la connait : quand on fait du son, moins notre signal audio passe par de l'électronique, plus l'électronique est simple et plus le son est de meilleure qualité.

      Et à l'inverse, plus il y a d'étages électroniques à traverser, plus l'audio se dégrade. Quand j'ai sorti le Big VCA, on a comparé avec des consoles.

      Et en fait depuis tout ce temps où on branche nos cartes-son directement sur les consoles, à partir du moment où on rentre en analogique sur une console dans une entrée avec pré-ampli, on génère un bruit de fond. Même si la sortie de notre carte a le bon niveau, en fait il y a un léger bruit de fond.

      J'ai conçu le Big VCA de manière différente : il n'y a pas de pré-ampli en entrée, il y a simplement des récepteurs de ligne, après j'ai un petit étage de gain qui permet de monter jusqu'à plus de 15 dB. Mais c'est un gain qui est fait uniquement par les composants, les vca et du coup on a un gain énorme en rapport signal sur bruit.

      Un exemple :

      Je me suis retrouvé à accueillir un spectacle au Théâtre de la Cité à Toulouse. C'était une installation en quadriphonie dans laquelle les spectateurs passaient très près des enceintes. Le régisseur gérait tout avec Ableton Live et il avait régulièrement le même problème : il y avait un peu de souffle dans les enceintes, même si le système était clean.

      Comme les gens s'approchaient et se retrouvaient parfois à 1 ou 2 mètres des enceintes, ce souffle était très gênant. Je lui ai proposé mon Big VCA parce que j'en avais un disponible au théâtre. On a fait l'échange : on s'est passé de la console et en ayant le même niveau de diffusion, d'un coup le souffle a disparu.

      Donc par rapport à une configuration classique c'est la simplicité d'installation, une qualité audio largement améliorée avec un meilleur rapport signal sur bruit.

      Les tests sur le terrain

      BC : Comment as-tu envisagé de tester sur le terrain ?

      Et bien, il a fallu un peu de temps tout d'abord. Il y a eu un premier prototype qui était mon prototype de fin d'études, réalisé pendant mon stage quand j'ai fait ma formation d'électronique. Celui-là n'a pas franchi le cap d'aller dans une salle. il y avait des choses qui marchait bien, d'autres qui marchaient moins bien. Voilà le développement électronique, ça s'apprend, il y a plein de choses à corriger.

      Ensuite, il y a eu le deuxième pour arriver aux modèles de série qu'on voit actuellement sur mon site et qui équipent actuellement des spectacles qui tournent.

      Tout ça c'est fait en pas mal d'étapes : d'abord il y a tout le processus de conception, d'assemblage, après une phase de test en labo sur un banc de test électronique et ensuite j'ai un banc de test audio sur Pro Tools dans mon labo d'électronique qui me permet de tester un peu la linéarité, avec les sorties d'une carte son vers une ou deux enceintes.

      Et la première sortie grandeur nature, je l'ai faite sur un spectacle sur lequel moi je travaillais car il était hors de question que quelqu'un d'autre essuie les pots cassés.

      J'avais trop peur que quelque chose ne marche pas. Et donc c'était sur un spectacle en création qui me permettait de m'installer et on n'allait pas jouer tout de suite devant un public. On avait plusieurs semaines devant nous. Voilà je l'ai testé sur le spectacle même qu'on a créé avec Pierre Rigal et c'était il y a 4 ans à Bourges.

      Ca a très bien fonctionné et c'est une fois que moi je l'avais testé, validé des semaines de répètes, plusieurs représentations, que j'ai commencé à le proposer à des collègues, pour avoir d'autres retours d'utilisateurs.

      Le Big VCA à larrière spectacle vivant

      Actuellement plusieurs Big VCA tournent dans des spectacles vivants.

      Il a été conçu de manière industrialisable et l'entreprise qui m'avait accueilli pendant mon stage de formation, a été d'accord pour me suivre sur le projet. Ils m'ont proposé un bureau et ils m'ont proposé de financer le coût des matières premières et donc j'ai pu faire pas mal de recherche et de développement une fois que j'ai fini ma formation.

      Et là j'ai développé ce modèle de pré-série en 10 exemplaires voilà. De nos jours on arrive à fabriquer de l'électronique pour 10 exemplaires, c'est une chance.

      En gros, l'objectif de cette pré-série, c'est de réunir un maximum de retour d'utilisateurs. Je n'avais pas fait d'étude de marché, je n'ai rien fait de manière conventionnelle. Au départ, je voulais juste le faire pour moi et pour les copains et voir ce que ça disait.

      Le but c'est que ces 10 exemplaires tournent au maximum, que plein de régisseurs les essaient pour avoir un maximum de retours. Je fais des prêts sous caution, je propose aux gens de l'essayer gratuitement pendant 6 mois ou un an. Après, je leur propose de le racheter s'ils le désirent. Pour le moment, il y en a presque une dizaine qui tournent sur différents spectacles.

      BC : Comment envisages-tu la commercialisation du Big VCA ?

      GD : Showtronics pour le moment n'est pas encore une société, c'est juste une marque déposée auprès de l'INPI, le produit lui-même a été déposé. Et c'est une fois que les 10 exemplaires de test auront beaucoup tourné et que j'aurai réuni pleins de retours d'utilisateurs, que je saurai exactement où je vais.

      Si ça commence à se développer, s'il y a un potentiel, il faudra monter une société pour pouvoir développer 10, 30, 50 ou 100 exemplaires d'une nouvelle série plus définitive.

      Mais c'est une question à laquelle j'aurais répondu grâce aux retours des gens qui le font tourner actuellement et de tous les premiers utilisateurs potentiels.

      ​En conclusion

      ​Existe-t-il un petit marché, une niche pour le Big VCA de Georges Dyson ?

      Vous tous qui suivez ce blog, musiciens, régisseurs dans le domaine du spectacle vivant et si vous tournez beaucoup en jouant votre musique ou vos régies-son sur un ordinateur, le Big VCA devrait vous intéresser, car il permet de simplifier et d'améliorer le dispositif de diffusion.

      Cet outil analogique est un complément très intéressant pour les régisseurs-son et les musiciens qui tournent avec leur macbook sur des spectacles vivants, sur des sets électro, pour les DJs, le live electronics et encore plus pour les dispositifs electro, spatialisés ou les installations sonores interactives.

      Je pense aussi aux régisseurs-son et aux directeurs techniques des lieux d'accueil et de création de spectacles vivants qui utilisent de plus en plus l'informatique et les nouvelles technologies en général pour gérer le son.

      Plus d'infos sur le Big VCA - http://www.showtronics.fr

      A voir aussi


      Video 3 – Interface tactile musicale : Augmenter vos instruments et voix

      Comment apprendre à augmenter votre instrument

      C'est la 3ème vidéo dans cette série très spéciale qui s'adresse, je vous le rappelle, aux musiciens de scène, performeurs, qui désirent traiter électroniquement, numériquement leurs instruments en situation de live, sur scène. Comment acquérir ces compétences  ? Nous nous intéresserons aujourd'hui à l'interface tactile musicale

      ​Dans les 2 premières vidéos, nous avons fait tout d'abord :

      • le constat de l'intérêt d'étendre, d'augmenter les possibilités de votre instrument ou de votre voix, grâce aux technologies numériques. Et si vous êtes là à regarder cette troisième vidéo, je sais que ca signifie que vous êtes grandement intéressé·e et que vous voulez avancer dans ce domaine de votre pratique musicale.
      • Ensuite, nous nous sommes posé la question :
        Doit-on apprendre à coder, apprendre un langage de programmation ? Ce qui vous demanderait au moins plusieurs années d'apprentissage pour être vraiment efficace.
        Et je vous ai assuré que non ! Que vous n'aviez plus besoin d'en passer par là pour construire votre dispositif.

      Pourquoi une interface tactile musicale ?

      • ​Nous allons utiliser le logiciel audio le plus répandu chez les musiciens, un iPad et quelques pédales ou boutons pour nous en servir comme d'une interface tactile musicale.
      • Pour construire des dispositifs de jeu pour votre instrument, votre voix ou votre groupe ou encore pour des installations sonores interactives, avec de la vidéo en plus. ​
      • Augmenter votre instrument , votre voix, traiter leur son en temps réel, les réinjecter et leur ouvrir un monde sonore inouï en les transformant en live.
      • Sans une seule ligne de code et avec des interfaces conviviales – user friendly, comme on dit – une interface tactile musicale que vous pourriez dessiner vous-même. Oui, très facilement et en fonction de vos besoins, selon vos désirs. 
      interface tactile musicale

      Objection 1 !

      - Il va falloir beaucoup de temps pour pouvoir apprendre tout ça. Des années ?
      - Non, vous n'avez pas encore tout à fait compris ... Il n'y a pas de recette miracle, il va falloir quand même bosser un peu, c'est clair ! On n'a rien sans rien … Mais :

      • L'équivalent de 2 semaines de formation devraient suffire pour vous permettre d'acquérir un bon niveau et d'aboutir déjà des réalisations, peut-être même déjà, au delà de ce que vous pouviez imaginer et ensuite pouvoir vous développer en autonomie dans ces pratiques numériques.
        Comptons une
        Cinquantaine d'heures de formation, seulement, à répartir sur 3 semaines environ.
      • Et avec quelques applications seulement :
        Ableton Live :vous connaissez tous le logiciel favori de tous les musiciens qui font du live
        Max4Live
        : qui est inclus dans Ableton Live Suite
        Lemur : LE logiciel top pour designer une interface tactile musicale sur ipad ou smartphones,
        Grm Tools un suite de plugins très puissants, plébiscités par les musiciens electro
      Le seul langage à maîtriser, c'est la norme midi : vous la pratiquez sans doute déjà, même sans le savoir. Un peu de théorie aussi : vous avez sans doute besoin d'une mise à niveau en midi, en Acoustique Musicale et en prise de son.
      Et surtout beaucoup de pratique sur les applis, avec votre ordi, une interface audio, une interface tactile musicale sur un iPad, quelques contrôleurs midi. 

      Objection 2 !

      - Une telle formation, ça coûte cher, très cher !
      - En toute transparence, c'est vrai.

      Mais vous avez très certainement droit à des prises en charge, puisque vous êtes musicien, compositeur, professeur de musique ou musicien-intervenant ou encore technicien son.
      Vous cotisez déjà pour votre formation professionnelle continue et donc vous avez sans doute des droits à formation à faire valoir pour la prise en charge d'une telle formation.

      ​Nous pouvons vous aider à formuler votre demande et vous fournir les documents nécessaires. ​En effet Audio Formations​ est un organisme de formation professionnelle continue, habilité à faire ce travail.

      • Alors la solution pour vous, est-ce que nous l'avons ? Celle qui répond à vos besoins ? Celle qui va vous faire faire un bond en avant dans votre pratique musicale.
        Vous voulez en savoir plus ?
        Moi aussi, je veux être certain de pouvoir répondre à vos attentes, de vous apporter tous les moyens de vous développer dans ce domaine.
      • Voilà pourquoi, je vous propose d'aller voir maintenant le programme détaillé de cette formation que nous proposons :
        Augmenter votre instrument ou votre voix avec les technologies numériques

      Attention, la session que nous proposons tombe dans une période bien précise et les places sont très limitées. Alors ne perdez pas de temps, allez voir tout de suite le programme, les modalités, le calendrier, tout est expliqué sur cette page de présentation :

      ​https://plansonore.fr/augmenter-son-instrument

      A voir aussi


      Video 2 – Programmation informatique musicale : Savoir coder ?

      Faut-il savoir coder pour augmenter son instrument ou sa voix

      Dans la vidéo précédente, nous avons évoqué les extraordinaires extensions électroniques, numériques qu'on peut apporter à nos instruments acoustiques ou électriques, aux voix également.
      Mais aussi comment faire pour s'y mettre ?
      Est-il nécessaire d'apprendre la programmation informatique musicale ? Codage informatique ? Langages de programmation ?

      Dans la vidéo précédente, nous avons évoqué les extraordinaires extensions électroniques, numériques qu'on peut apporter à nos instruments acoustiques ou électriques, aux voix également.
      Mais aussi comment faire pour s'y mettre ?


      Apprendre le codage informatique, la programmation informatique musicale ?
      On en était resté à cette question-là.


      Depuis le début des années 80, je joue de plusieurs instruments, j'improvise et je compose dans des styles très variés allant du funk, du blues à la musique électroacoustique, musique de films, de spectacles vivants.

      Et ce qui me passionne tout particulièrement, c'est ce qu'on nomme le Live Electronics, où on performe en manipulant les sons en direct. Au fil des années, j'ai développé des techniques très particulières pour expérimenter et jouer avec d'autres musiciens. Et mon plus grand plaisir maintenant, c'est de transmettre cette expérience.

      Faut-il se battre avec la programmation informatique musicale ?

      Alors, nous disions :

      • Apprendre à coder ?
        J'ai bien peur que ce soit des années d'apprentissage avant d'arriver à faire des choses très simples, que vous utilisez déjà la plupart du temps avec vos pédales d'effets ou vos loopers. Donc à mon sens, beaucoup de perte de temps et d'énergie.
      • Apprendre Max-msp ou Pure Data ?
        On a du déjà vous parler de ces systèmes de programmation qui étaient à la mode dans les musiques expérimentales et le spectacle vivant au tournant du siècle. Ces langages étaient censés être plus faciles à apprendre et à utiliser que le code pur. Bon courage !

      Combien d'entre vous sont passés par là et ont suivi des cours donnés par des ingénieurs de l'Ircam, totalement décalés de vos aspirations musicales. Là encore beaucoup de temps perdu pour fabriquer des petits outils qui plantent tout le temps et qui en fait existent déjà. Je suis passé par là et je m'y suis cassé le nez, comme la plupart. La programmation informatique musicale n'est pas une mince affaire.

      La métaphore de l'outil

      Imaginez qu'un menuisier se dise tout à coup : je veux fabriquer mes marteaux, mes scies, tous mes outils et mes machines, moi-même. Comme çà je ne dépendrai plus des fabricants, je n'aurai plus à les acheter et je les façonnerai exactement comme je le désire.

      Le voilà parti à apprendre un 2ème métier, celui de fabricant d'outils et de machines. Il lui faudrait sans doute toute une vie pour arriver à égaler les excellents outils conçus au fil des siècles.

      Conclusion : jamais un menuisier ne se lancerait dans une telle aventure,
      Car son métier à lui, celui qu'il a appris, qu'il a déjà mis des années à apprendre, c'est : fabriquer des meubles, pas fabriquer des outils pour fabriquer des meubles.

      Pour vous, pour nous , les musiciens, ce qui nous intéresse c'est faire de la musique, jouer avec les sons de nos instruments, pas les fabriquer, nos instruments, nous ne sommes pas des luthiers.

      Donc nous faisons confiance aux luthiers, car il y en a plein qui sont des génies, que ce soit dans la lutherie acoustique, électronique ou informatique. Et nous leur achetons des instruments, des outils. Alors ne serions nous pas dans le même cas concernant la programmation informatique musicale ?

      Les outils informatiques

      Et dans le domaine qui nous occupe ici, les années 90 ont vu se développer la MAO, les outils informatiques pour la musique : des logiciels, des plugins très sophistiqués. C'est incroyable ce qui s'est développé en à peine une dizaine d'années. Ces outils sont beaucoup moins chers que les outils analogiques et nous permettent de faire des merveilles en création et production musicale avec un simple ordinateur portable.

      Mais depuis toujours, le désir le plus fort des musiciens c'est de faire du live, de la scène , de jouer en direct avec les sons. Et là ca se complique, allez jouer de la souris en live ? Cliquer sur vos sons, faire de la programmation informatique musicale, c'est totalement anti-musical.

      programmation informatique musicale

      Les contrôleurs midi

      Ils ont été inventés pour permettre aux musiciens électro de tourner des boutons, de taper sur des pads, de jouer avec les sons comme on joue avec ses dix doigts d'un instrument. 

      Vous connaissez ces surfaces de contrôle hardware, ces contrôleurs midi qui sont souvent mal commodes, pas souples du tout. Vous auriez envie d'avoir 10 faders, mais sur le panneau de commande , vous n'en avez que 4 et il y a plein de boutons ou de pads dont vous n'auriez pas forcément besoin pour jouer votre création musicale. Et en plus ces boites en plastique coûtent chers.

      Et c'est bien là qu'est le cœur du problème : c'est l'interface entre le musicien et les machines ! Retrouver un geste et des sensations instrumentales avec les machines

      Prenez un moment pour réaliser çà, c'est extrêmement important, c'est capital pour le développement de votre pratique musicale. Il est important de renouer avec le plaisir de jouer et de parfois s'éloigner de la programmation informatique musicale qui joue à notre place.

      Quantité de musiciens, dont moi-même, peut-être vous aussi d'ailleurs, ont utilisé avec bonheur les contrôleurs midi. Ne les jetez surtout pas, ils peuvent encore servir. Et comment ! 

      Et puis, tout d'un coup, une nouvelle technologie s'est répandue comme la poudre dans notre vie quotidienne et par ricochet, potentiellement, dans notre pratique de la musique.
      Et cela change tout !

      Personnellement, cela a changé ma vie de musicien. Car j'ai été parmi les pionniers qui ont sauté sur cette aubaine pour faire un bond en avant !

      Dans la prochaine vidéo, nous allons approcher les solutions : pourquoi ? et comment ?

      Apprendre à augmenter facilement votre instrument ou votre voix

      Si vous n'avez pas reçu les deux premières vidéos par email, contactez-moi : bruno@plansonore.fr

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