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Rémunérations des artistes : problème massif !
Les rémunérations des artistes sont mises en péril par la dématérialisation de la diffusion musicale. Le volet économique pour les musiciens, auteurs et compositeurs est à la fois complexe et en constante évolution. C’est un sujet hyper important, surtout dans l’ère du numérique où tout change à la vitesse grand V.
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La problématique de la répartition des revenus sur les plateformes de streaming
Une faible rémunération par écoute : Les plateformes de streaming comme Spotify, Apple Music ou Deezer paient en moyenne une somme très faible par écoute, souvent en dessous d’un centime d’euro. Cela nécessite des millions d’écoutes pour générer un revenu décent.
Le modèle « au Pro Rata » : Les revenus générés sont répartis en fonction de la popularité globale des artistes sur la plateforme, ce qui avantage les gros noms au détriment des artistes indépendants ou moins connus. Les plus populaires, donc ceux qui gagnent déjà beaucoup plus d’argent, encaissent donc une plus-value sur les plateformes de streaming.
Le problème du piratage et du partage illégal
La perte de revenus : Le piratage, le téléchargement et le partage illégaux continuent d’être un problème, même si des mesures légales sont en place.
Le manque de sensibilisation : Le public n’est pas toujours conscient que le piratage nuit directement aux artistes qu’il apprécie.
Les défis liés aux droits d’auteur
La complexité des lois : Les lois sur le droit d’auteur varient énormément d’un pays à l’autre, rendant difficile, voire même impossible pour les artistes de suivre et de faire valoir leurs droits.
La collecte des royalties : Des organismes comme la SACEM en France collectent les droits d’auteur, mais il peut y avoir des délais, et la répartition n’est pas toujours transparente. On connait notamment le problème persistant des droits qu’elle n’arrive pas à répartir : ils sont répartis au pro rata des gains des auteurs.
Autrement dit, ces droits qui sont majoritairement ceux des petits auteurs, sont répartis majoritairement aux gros auteurs. Encore une plus-value qui va aux gros ! Alors qu’il serait plus juste de les répartir aux plus petits.
Le rôle des labels et intermédiaires dans les rémunérations des artistes
Le partage des revenus : Dans un contrat traditionnel avec un label, une grande partie des revenus va au label plutôt qu’à l’artiste. La plupart du temps, c’est justifié par le travail de promotion et de diffusion que fournit le label. Mais les cas d’escroqueries sont légion.
Les contrats à long terme : Certains contrats enferment les artistes dans des conditions qui peuvent être défavorables à long terme. Si les contrats à long terme peuvent assurer une certaine sécurité à l’artiste, en cas de succès ils les défavorisent énormément.
L’évolution du marché : opportunités et risques
Auto-production et distribution: Les artistes peuvent maintenant se produire et se distribuer indépendamment grâce aux nouvelles technologies, grâce à internet et aux réseaux sociaux. Mais c’est un défi pour un artiste de se faire découvrir de cette manière et encore plus de produire des revenus suffisants en auto-production.
La monétisation des médias sociaux: Les plateformes comme YouTube et TikTok offrent de nouvelles façons de gagner de l’argent, mais avec leurs propres jeux de règles et problèmes de droits d’auteur. Pas facile d’en tirer des revenus suffisants.
La Blockchain et les NFTs: Des nouvelles technologies comme la blockchain offrent des possibilités de monétisation et de contrôle des droits d’auteur. Mais elles sont encore très obscures, elles ne sont pas encore largement adoptées et posent leurs propres défis éthiques.
L’évolution des habitudes de consommation: Le public est de plus en plus habitué à accéder gratuitement à la musique, ce qui modifie la perception de la valeur de l’art. Le tout-gratuit en ligne ne joue pas du tout en faveur des artistes qui ont besoin de revenus pour pouvoir vivre de leur art.
Les plateformes numériques musicales les plus éthiques pour les rémunérations des artistes
Le monde du streaming est un sacré bazar quand on parle d’éthique et de rémunération des artistes. Mais toutes les plateformes ne se valent pas. Certaines revendiquent une approche plus éthique.
Bandcamp
Modèle économique: sur Bandcamp, les artistes peuvent vendre eux-même directement des fichiers numériques, mais aussi des supports physiques. La plateforme prend une commission relativement faible sur les ventes (environ 15%), ce qui laisse une grande part aux artistes.
Prix fixé par l’artiste: Les artistes peuvent fixer leurs propres prix, ce qui leur donne un contrôle plus direct sur leur rémunération.
Bandcamp Fridays: Une fois par mois, Bandcamp renonce à sa commission, ce qui permet aux artistes de gagner encore plus.
SoundCloud
Fan-Powered Royalties: SoundCloud a introduit un système où les artistes sont payés en fonction du temps d’écoute réel par leurs fans, plutôt que sur un modèle « pro rata ».
Outils de monétisation: La plateforme propose plusieurs outils permettant aux artistes de monétiser leur contenu de manière flexible (abonnements, tips).
Resonate
Coopérative: C’est une plateforme en modèle coopératif, ce qui signifie que les artistes peuvent devenir membres et avoir un mot à dire dans le fonctionnement de la plateforme.
Stream-to-Own: Leur modèle « Stream-to-Own » permet aux utilisateurs de posséder une chanson après un certain nombre d’écoutes, et rémunère mieux les artistes.
Tidal
HiFi et qualité sonore: Tidal met en avant la qualité sonore, ce qui pourrait théoriquement justifier des tarifs d’abonnement plus élevés et une meilleure rémunération pour les artistes.
Artist Ownership: Bien que controversé, Tidal a été lancé avec le soutien de gros noms de l’industrie, ce qui en théorie pourrait signifier un meilleur deal pour les artistes.
Audius
Blockchain: Audius utilise la technologie blockchain pour permettre un contrôle plus direct et transparent des droits et de la rémunération.
Pas de commission: La plateforme ne prend pas de commission sur les transactions, ce qui devrait permettre une meilleure rémunération des artistes.
Il faut quand même noter que « éthique » est un terme subjectif et ces plateformes ne sont pas sans leurs propres défis et controverses. Mais d’une manière générale, elles tentent de proposer des modèles plus justes pour la rémunération des artistes.
Beaucoup de musiciens, compositeurs, producteurs créent leurs propres boutiques sur Bandcamp, ce qui est très facile. Ça leur permet d’être indépendants, de gagner une certaine visibilité et une meilleure rémunération sur leurs ventes. Ce qui ne les empêche pas d’être présents aussi sur les plateformes numériques (Spotify, Deezer, Apple …).
Les droits des auteurs ou compositeurs, la Sacem et les plateformes numériques
En France, la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique) joue un rôle important dans la protection des droits d’auteur sur les plateformes numériques. La SACEM a des accords avec un grand nombre de ces plateformes, et voici comment ça se passe en général :
Licence et collecte des droits
Les accords de licence: La SACEM a établi des accords avec les plateformes numériques (comme Spotify, Deezer, YouTube, etc.). Ces accords autorisent l’utilisation du répertoire de la SACEM sur ces plateformes en échange de redevances.
Les redevances: Les plateformes versent des redevances à la SACEM basées sur divers critères comme le nombre d’écoutes, la durée d’écoute, et parfois des facteurs plus complexes liés au type d’abonnement de l’utilisateur.
NB : mais ces redevances s’ajoutent-elles réellement aux rémunérations des artistes effectuées directement par les plateformes ? Là encore on est dans le flou.
La répartition des droits
Calcul des parts: La SACEM utilise un système de clés de répartition pour déterminer quelle part des redevances collectées doit aller aux auteurs, compositeurs et éditeurs. Ce système prend en compte des facteurs tels que la durée de la chanson, sa popularité, ainsi que les frais de gestion de l’organisation.
Paiement aux membres: Les membres de la SACEM reçoivent des paiements trimestriels basés sur la collecte et la répartition de ces redevances, en plus des droits de reproduction sur les supports physiques et des diffusions en radios et télévisions.
Transparence et suivi
Déclarations et relevés: Les membres peuvent consulter des relevés qui détaillent les revenus générés par leurs œuvres. Cela donne une certaine transparence au système, bien que certains critiquent le manque de clarté dans les méthodes de calcul.
Technologies de suivi: La SACEM utilise des technologies de suivi pour identifier quand et où les œuvres de ses membres sont jouées. Cela inclut les écoutes en streaming, les téléchargements, ainsi que toutes les formes de diffusion.
Adaptation et évolution
Négociations continues: La SACEM est constamment en négociation pour adapter les accords de licence à l’évolution du marché numérique.
Protection à l’étranger: Grâce à des accords avec d’autres sociétés de gestion collective dans le monde, la SACEM peut aussi protéger les droits de ses membres à l’étranger.
En résumé, oui, la SACEM travaille activement pour protéger les droits des auteurs et compositeurs sur les plateformes numériques. Cependant, le système n’est pas parfait et fait l’objet de critiques, notamment en ce qui concerne la transparence et la répartition équitable des revenus.
La Sacem est critiquée depuis très longtemps par les artistes, notamment les indépendants, pour son mode de gestion anti-démocratique qui favorise très nettement les gros revenus.
En effet son mode d’administration très vertical donne le pouvoir aux artistes les plus vendus et aux producteurs du show-business. Plus les rémunérations des artistes sont importantes, plus ils ont de pouvoir à la Sacem.
Que pourrait-on souhaiter pour mieux respecter les droits et les rémunérations des artistes ?
Des modèles économiques plus équitables
Fin du modèle « Pro Rata »: On pourrait espérer voir des plateformes adopter un modèle « User-Centric » où les revenus générés par chaque utilisateur sont distribués aux artistes qu’il écoute réellement.
Une tarification flexible: Permettre aux artistes de fixer leurs propres prix sur les plateformes de streaming pourrait être une façon de valoriser leur travail.
Une transparence accrue
Open Data: Une plus grande transparence sur la répartition des revenus et les méthodes de calcul pourrait être rendue possible grâce à des technologies comme la blockchain.
Des rapports en temps réel: Les artistes pourraient avoir accès à des rapports en temps réel sur leur performance, grâce à des outils d’analyse plus sophistiqués.
Empowerment des artistes
Outils de gestion des droits: On pourrait envisager des plateformes où les artistes gèrent eux-mêmes leurs licences et droits, avec la possibilité de les ajuster en temps réel.
Monétisation directe: Intégrer des options comme les pourboires, les micro-transactions ou les abonnements premium directement dans les plateformes de streaming pour une rémunération additionnelle.
Technologie et innovation
La Blockchain et NFTs: Ces technologies pourraient devenir la norme pour la gestion des droits et la vérification des œuvres, rendant le processus plus transparent et sécurisé.
L’intelligence Artificielle: L’IA pourrait aider à mieux traquer l’usage des œuvres et donc à mieux rémunérer les artistes, surtout pour des usages moins conventionnels comme les samples ou les remixes.
Législation et régulation
Une harmonisation des lois: harmoniser la rémunération des artistes supposerait d’harmoniser le droit d’auteur à l’échelle internationale. Cela faciliterait la gestion des droits et permettrait une meilleure rémunération des artistes.
Des incitatifs fiscaux: Des incitations pour encourager les pratiques éthiques des plateformes, comme des réductions d’impôts pour celles qui adoptent un modèle économique plus équitable.
Des sanctions: Imposer des sanctions plus strictes aux plateformes qui ne respectent pas les droits des artistes pourrait également être un levier de changement.
Dans cette vision prospective, le but serait de créer un nouvel écosystème où les artistes sont rémunérés de manière plus juste et transparente, tout en ayant un meilleur contrôle sur leurs œuvres. Ce serait une évolution favorable pour les musiciens, auteurs, et compositeurs.
Pour conclure
Compliqué, tout çà, vous ne trouvez pas ? Une chose est certaine : depuis une bonne quinzaine d’années la dématérialisation de la musique sur internet a bouleversé complètement la question des rémunérations des artistes.
Elle a mis en péril la vente des supports physiques (les disques) qui ont chuté drastiquement au cours des 10 dernières années.
Les plateformes musicales en ligne apportent à la fois aux artistes de nouvelles possibilités de se faire entendre sur toute la planète, ce qui est positif. Mais elles portent atteinte aux justes rémunérations des artistes.
Toujours plus d’artistes diffusés, mais toujours moins de rémunérations des artistes pour leurs diffusions.
Le constat : ce système économique est en pleine mutation, dans le désordre et la rapidité propres à notre univers numérique. Même si pas mal d’acteurs sont de bonne foi, l’ampleur du problème est telle qu’on n’est pas près de trouver le système idéal qui garantirait de justes rémunérations des artistes.
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