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Home studio : pitié pour vos pistes !
Dans leur home studio, la plupart des amateurs pensent que plein de plugins d'effets sur leurs pistes vont améliorer leurs sons. C'est faux, archi faux ! Si vous êtes dans ce cas-là, arrêtez immédiatement de maltraiter vos pistes. Pitié pour vos pistes ! Apprenez les bonnes pratiques pour un son professionnel.
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Dans mes formations, je vois tous les jours trop, beaucoup trop de ces très mauvaises pratiques qui barrent la route vers le son professionnel que nous souhaitons tous obtenir dans notre home studio. Voilà pourquoi dans cet article, je vous propose 7 très bonnes pratiques pour un son professionnel dans votre home studio.
1. A la prise !
Lorsque vous enregistrez un son, zéro égaliseur, zéro compresseur, zéro plugin, ce qu’il vous faut c’est le vrai son brut d’un très bon micro très bien placé. Aucune correction. Et c’est tout !
Pourquoi ? Parce qu’il est essentiel de capter toutes les fréquences, tout le rendu de votre bon micro de studio.
Vous n’avez pas de bon micro ? Alors commencez en priorité par en acheter un, un micro à grosse capsule : je vous conseille un Neumann ou un Rode. Mais de grâce, évitez tout le reste !
Et attention, méfiez-vous des vulgaires copies chinoises sur Ali Express. N’achetez jamais çà, vous le regretteriez amèrement.
Et apprenez les bons placements de micro !
2. Les égaliseurs ?
Dans 90% des pistes vous n’avez pas besoin de plus de 2 égalisations. Et même parfois aucune correction. Pourquoi ?
Si vos sons enregistrés sont de bonne qualité, généralement ils ne demandent pas plus qu’un petit coupe-graves ou sans doute une petite bosse de présence.
Et les instruments virtuels que vous choisissez ont un son de qualité, donc c’est pareil. Ne croyez pas que vous devez absolument utiliser toutes les bandes de fréquence possibles sur votre égaliseurs.
Et en plus, à chaque fois que vous allumez un réglage, vous consommez du processeur, ce qui est vital dans votre home studio.
Si vos sons sont de bonne qualité, pourquoi les égaliser ?
Et si vos sons ne sont pas de bonne qualité ? Et bien jetez-les à la corbeille et recommencez ! Attention, parfois l’acoustique de votre local, de votre home studio peut elle aussi être responsable de la mauvaise qualité de vos prises de son.
N’utilisez que des sons qui sont au top !
3. Les compresseurs ?
Pour compresser quoi ? Utiliser des compresseurs est souvent très compliqué, d’ailleurs savez-vous ce que fait exactement un compresseur ? Comment il fonctionne ? Et quel compresseur utiliser, quand et où ?
Je suis quasi certain que vous ne savez pas grand chose en cette matière.
Alors compressez le moins possible : jamais de compression à la prise, vous pouvez utiliser des presets de compression, mais compressez toujours légèrement, jamais à donf !
Pourquoi ? Si vous compressez trop, vous allez écraser, voire même bousiller votre son, réduire sa dynamique et enfreindre les standards des plateformes et des supports physiques.
Savez-vous aussi qu’il existe d’autres moyens de rectifier la dynamique de vos pistes tout en préservant la qualité du son ? On peut appeler çà la compression sans compresseurs et çà s’apprend …
4. Réchauffer votre son ?
Un des seuls reproches qu’on peut faire au son numérique, c’est qu’il est assez clinique, un peu froid, un peu trop clean. C’est assez vrai quand on le compare au bon vieux son analogique des bandes magnétiques et des lampes.
Alors comment réchauffer le son numérique ? On peut utiliser des consoles de mixage cultes, des pré-amplis à lampes hors de prix, des micros de studio à lampes. Çà peut coûter très, très cher !
Par ailleurs, ce qu’on veut, dans son home studio, c’est pouvoir mixer dans son ordinateur, sur son logiciel audio. Mixer dans la boîte, comme on dit souvent.
Et bien on fait depuis plusieurs années des émulations de pré-amplis à lampes, de bande magnétique analogique, et ils sont de plus en plus efficaces et assez faciles à utiliser.
Les grandes marques de plugins font maintenant de très belles choses qui permettent de réchauffer et de bonifier le son numérique.
5. Aérer votre mix !
Aérer, créer de l’espace autour de vos sons, dans votre mix. C’est le fin du fin, ce que peu de home-studistes amateurs savent faire vraiment.
Sauriez-vous expliquer ce que c’est que l’écoute stéréophonique ? Comment cela fonctionne ? Et comment recréer artificiellement un espace stéréo dans votre mix ? Et oui, ce n’est pas seulement panpoter des sons à droite, à gauche et au centre.
C’est bien plus que cela ! Savez-vous utiliser la profondeur ? Créer cette dimension dans votre mix ?
Alors si vous n’avez pas appris à faire tout çà, pas la peine d’essayer le mixage en binaural ou en dolby atmos.
Vous allez d’abord devoir apprendre à faire votre espace stéréo à la base avec des réverbs et des delays.
6. Mastériser c’est compliqué ?
Pas tant que çà. Bien sûr, il faut savoir le faire car cela demande quelques précautions. La plupart du temps cela consiste principalement à résoudre les éventuels conflits de fréquences et à redonner un peu plus de peps à votre mix dans les limites des préconisations des différents supports de diffusion.
Encore faut-il savoir déceler les problèmes, comment les résoudre et avoir toutes les bonnes informations.
Mais en général et à condition d’avoir une bonne base, c’est à dire un bon mix, c’est tout à fait faisable en home studio.
Ah j’oubliais : il faut aussi une bonne écoute de studio pour faire un bon mastering et c’est en général ce qui fait défaut dans la plupart des home studios. Sans compter des oreilles éduquées et affinées, çà aussi, çà ne court pas les rues.
7. Alors Combien de plugins ?
Pour bien produire un titre dans votre home studio, il ne faut pas plus de 10 plugins différents dans votre projet.
Sur les pistes : un égaliseur, un préampli-compresseur, un délay, départ vers 2 réverbs, 2 bus de réverbs (une courte , une longue)
Sur la sortie master, un maximizer, un égaliseur multibandes ou un correcteur de , un plugin de mesure.
Vous avez compté ? Entre 8 et 10, pas plus. Evidemment si vous avez 24 pistes, il en faudra un peu plus, mais en utilisant les sends et les groupes, vous allez économiser du processeur à tire larigot.
Avez-vous besoin de plus ? Je ne crois pas. C’est la méthode de production professionnelle qui tue : Less is More, en ne surtraitant jamais systématiquement les sons.
Pour conclure
Dans votre home studio, simplifier les processus techniques, élaguer, supprimer beaucoup de plugins vous permet de retrouver un son plus naturel, des mixes plus respectueux des sons et de nos oreilles.
C’est çà la méthode Less is More, celle qu’utilisent tous les créateurs, les meilleurs des meilleurs. Comme disait Antoine de Saint-Exupéry : « L’oeuvre est terminée lorsqu’il ne reste plus rien à enlever. »
Pour aller plus loin :
C’est aussi cette méthode que j’enseigne dans toutes mes formations audio et vidéo qui concernent le home studio, le podcast et la vidéo :