
Vidéo 2/6 : Budget home studio – Comment gagner du temps et alléger votre investissement financier ?
Dans la vidéo précédente nous avons fait le tour des 5 freins rencontrés le plus fréquemment par les musiciens et les musiciennes dans leurs prods musicales chez eux. Vous m’avez posé des questions, j’y ai répondu, cela a éclairé encore une fois un peu plus ma lanterne.
J’ai perdu un temps fou.
Sachez que j’ai commencé comme vous à l’arrache sur mon logiciel de MAO, c’était génial au début, et puis très vite j’ai dû déchanter. Moi aussi j’ai perdu un temps fou et beaucoup d’argent pour trouver les outils, le matériel, le logiciel qu’il me fallait. Après beaucoup d’erreurs et dépenses inutiles, un budget home studio disproportionné, je pensais être prêt à démarrer et j’ai pris en main mon logiciel Cubase à l’arrache.
J’étais trop pressé de me lancer dans mes premières productions musicales, alors c’était très chaotique. Souvent, je perdais tout mon travail, je devais recommencer, je tâtonnais avec tous ces outils, cette usine à gaz qu’est un logiciel de MAO.
Et quand, par hasard, tout fonctionnait bien, je me rendais bien compte que je plafonnais dans la qualité de mon travail. Pendant tout un temps ça me suffisait de faire des maquettes et je devais aller ensuite en studio pour recommencer le tout et finaliser avec un son plus professionnel.
C’était aussi une époque où personne n’imaginait pouvoir aboutir chez soi une production musicale professionnel, ce qui a bien changé aujourd’hui. Mais plus j’avançais, plus je me rendais compte de ces limites et j’essayais de les repousser avec du meilleur matériel.
Mais ce n’était pas mon budget home studio qui était insuffisant. En fait, il me manquait une bonne méthode de travail et une compréhension des phénomènes sonores que je manipulais.
Et puis, hasard ou pas, j’ai eu l’occasion de côtoyer quelques-uns des meilleurs ingénieurs du son de Paris dans les studios de Radio France, de travailler avec eux et d’observer leur routine, leur technique, leur méthode.

Cette élite des ingés-son, on les appelait à Radio France les “grandes oreilles”, vous imaginez. Je ne comprenais pas encore tout, mais j’étais sur une bonne piste, et on m’a proposé petit à petit de faire des prises de son et des mixages pour des spectacles vivants et pour des documentaires.
Quand j’y pense maintenant, quel culot j’ai eu, car je n’y connaissais pas encore grand-chose. Et puis cerise sur le gâteau, on m’a proposé de remplacer un compositeur expert qui enseignait les techniques du son et de la création sonore à des musiciens à l’Université Strasbourg.
Ouf… j’étais à deux doigts, croyez-moi, de décliner cette offre alléchante. Comment je pouvais prétendre à ça ?
Mais j’ai décidé d’accepter, alors là j’ai dû me secouer les puces et très rapidement compléter mes vagues connaissances en acoustique musical, en prise de son et en techniques de montage et de mixage. Et puis trouver comment enseigner tout ça à mes étudiants, et très vite.
Je devais faire très vite alors je me suis lancé, ça a été le déclencheur pour moi. Forcé d’apprendre, je recollais toutes mes bribes d’expérience, je comprenais au fur à mesure où étaient mes limitations. Et je complétais mes plus grosses lacunes à vitesse grand V.
Une méthode simple et efficace
Cela a passé par la recherche d’une méthode de production musicale simple, mais efficace, que je n’ai pas trouvé tout de suite mais il m’a fallu plusieurs années pour la peaufiner. Cette méthode elle devait très vite donner des résultats pour des musiciens débutants en audio et sur un parcours d’apprentissage très rapide de quelques mois.
Et cette méthode je l’ai peaufiné sur des années d’enseignement et de formations professionnelles, au fur et à mesure des avancées technologiques de ce qu’on appelait alors la MAO. Je vous donne un exemple très pratique, qui concerne la prise de son.
Dans tous les cas de figure, le placement du ou des micro(s) est le facteur numéro 1 pour la réussite d’une prise de son. Pour simplifier, on peut avancer 5 règles de base pour bien réussir une prise de son.
La première règle, c’est la distance du micro à la source. Elle est déterminante, elle peut-être, selon les cas, de 20 cm à quelques mètres. Mais en règle générale on cherchera à s’approcher le mieux possible de la source.
En général plus l’acoustique d’un lieu est sale ou perturbante, plus on se rapprochera de la source pour limiter ces effets. Mais si la qualité acoustique de l’endroit est suffisante, on pourra prendre un peu plus de recul.
Ensuite il nous faut trouver l’axe de la prise de son, il s’agit de centrer le microphone par rapport à la source. Souvent ce n’est pas évident, par exemple en musique d’ensemble, plus l’ensemble est original, avec une orchestration inattendue, moins il sera facile de déterminer le centre de la source sonore.
La règle numéro 3, il faut diriger le micro vers la source. Attention cela peut paraître évident, mais surveillez bien la capsule de votre ou de vos micros, est-ce qu’elle pointe vraiment sur la source ? Et sur quel endroit de la source ?
La règle numéro 4, l’intensité est très importante, le niveau maximum des sons enregistrés, de ce qu’on appelle les crêtes doit être réglée à -5 db environ. Il nous faut vraiment ce niveau d’intensité pour réaliser un bon enregistrement, souvent les petits sons peuvent être plus difficiles à enregistrer que les gros.
Et si on règle le niveau d’enregistrement trop fort, les crêtes de nos sons risquent de dépasser le 0 db qui est le seuil maximum en enregistrement numérique au-delà duquel le système d’enregistrement va saturer et provoquer des craquements.
Et enfin la règle numéro 5, il faut surplomber la source. Quelle que soit la source sonore, vous devez toujours vous positionner en hauteur de manière à surplomber la source, plutôt que par en bas. C’est la bonne manière pour récupérer plus d’énergie sonore en provenance du sol qui va venir renforcer votre signal sonore.

Alors vous pouvez mémoriser ces 5 règles de base selon l’acronyme “dadis”, D.A.D.I.S pour : Distance, Axe, Direction, Intensité, Surplomb. Voilà, c’est souvent aussi simple que ça. Appliquer ces 5 règles de base permet déjà de franchir un cap important en matière de qualité de la prise de son.
Alors, petit à petit, je me suis rendu compte que cela me réussissait aussi dans mon travail de production musicale et sonore pour le cinéma, le spectacle vivant et pour mes propres compos. Ma méthode fonctionnait bien et j’étais capable de l’appliquer pour moi et de la transmettre aux autres.
Au fil des années j’ai pu former ainsi plusieurs centaines de musiciens, débutants pour la plupart ou même beaucoup moins débutants en production musicale. Et j’ai pu constater où sont nos limitations nos a priori et les pièges que nous rencontrons.
Je vous l’ai dit, je suis passé par là et j’ai fait le chemin. Mais vous, vous aussi vous vous heurtez sans doute en ce moment même à un de ces trois facteurs qui vous limitent, qui vont vous empêcher de vous réaliser dans votre production musicale.
1 – Le temps
Le premier facteur, c’est le facteur temps. Aucun musicien n’a le temps de retourner faire des études de son dans une grande école, ni même de s’absenter de son métier, de ses contrats pendant quelques mois.
Et votre budget home studio se mesure non seulement en dépenses d’argent, mais aussi en temps passé à vous perfectionner, à atteindre un niveau de qualité suffisant pour porter ses fruits en termes de réputation.
Si vous mettez de longues années à rentabiliser votre investissement par des commandes musicales ou techniques ou encore par vos ventes de disques, votre budget home studio restera longtemps déficitaire.
2 – Le budget home studio
Le deuxième facteur, c’est le facteur coût. Vous n’avez pas des moyens illimités pour votre budget home studio, que ce soit pour acheter du matériel ou pour vous former.
Je le sais bien, les musiciens n’ont pas tous la possibilité de se faire payer des formations. Pourtant, renseignez-vous car la plupart du temps, des prises en charge à 100% sont possibles pour alléger votre budget home studio. Sans quoi se payer une formation à plusieurs milliers d’euros est une barrière infranchissable pour la plupart d’entre nous. Au risque de faire exploser notre budget home studio !
Plutôt que de faire gonfler votre budget home studio en achetant toujours plus de matériel et de logiciels, réservez une part importante pour la formation. Ce sera un investissement durable pour la qualité de votre travail.
3 – L’accompagnement
Vous l’avez compris, le troisième facteur, c’est le facteur accompagnement. Je ne vous souhaite vraiment pas de faire ce chemin tout seul comme moi, ça vous prendrait beaucoup trop de temps.
Sans accompagnement, vous pouvez bien errer pendant plusieurs années, voire plusieurs dizaines. Mais vous n’avez pas de temps à perdre pour réaliser votre parcours musical alors comment faire ? Comment allez-vous faire pour avancer maintenant ?
Nous l’avons vu : il ne vous sert à rien de gonfler votre budget home studio en équipement. La course à l’armement n’est pas une bonne solution.
Dans la prochaine vidéo, je vais pouvoir probablement vous apporter des solutions. Mais avant ça j’aimerais, si vous ne l’avez pas encore fait, que vous puissiez me dire si cette analyse vous correspond. Quels sont vos problèmes spécifiques ?
Vous ne cernez pas votre budget home studio ? Vous n’arrivez pas à atteindre un son de qualité ? Vérifiez encore sur quoi vous butez pour avancer, quel que soit votre niveau de progression. Merci d’avance, donnez-moi des détails, posez-moi encore vos questions, exprimez-vous dans les commentaires ci-dessous, et à bientôt pour la prochaine vidéo.
Merci pour vos questions et vos commentaires très inspirants, continuons :
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